L’ancien ministre des Droits de l’Homme et ex-porte-parole du Rhdp , Joël N’Guessan, a été interpellé à Abidjan le 18 juin 2025. Selon les autorités, ses propos dans une tribune largement diffusée sont à l’origine de cette procédure. Il est accusé d’outrage à magistrat après avoir pointé du doigt certains juges qu’il juge responsables de tensions politiques.
L’ex-porte-parole du Rhdp, Joël N’Guessan, est actuellement sous mandat de dépôt. Il a été déféré au Pôle pénitentiaire d’Abidjan (Ppa) (ex-Maca), le jeudi 19 juin 2025.
Cette interpellation suscite de nombreuses réactions dans les cercles politiques et judiciaires. En effet Elle relance le débat sur les limites de la liberté d’expression des personnalités publiques, surtout dans un contexte électoral tendu.
L’ancien ministre critique la justice ivoirienne
Dans sa tribune du 17 juin, l’ancien ministre s’en est pris directement à certains magistrats. Il affirme que ces derniers seraient à l’origine de l’exclusion de certains acteurs politiques, notamment Tidjane Thiam, à qui un certificat de nationalité aurait été refusé.
« Ce sont certains magistrats qui sont à la base de tous les problèmes que nous avons connus », a-t-il déclaré. Pour lui, en cas de troubles, « les vrais responsables seront les magistrats, et non les hommes politiques ». Ces déclarations ont conduit à sa convocation à la préfecture de police d’Abidjan. A la suite de cette convocation il a été placé en garde à vue.
L’ancien ministre des Droits de l’Homme doit comparaître ce jeudi 19 juin devant le procureur de la République pour outrage à magistrat et autres charges éventuelles.
L’ancien ministre des Droits de l’Homme face à la justice : un signal inquiétant ?
Pour de nombreux observateurs, l’ancien ministre des Droits de l’Homme a peut-être franchi une ligne rouge. En effet si la liberté d’expression est garantie, accuser un corps entier de partialité sans preuve peut être perçu comme une incitation à la défiance institutionnelle.
Ce n’est pas la première fois qu’une figure politique se retrouve dans une situation similaire. Dans le passé, d’autres leaders ont aussi été inquiétés après des critiques frontales contre les institutions judiciaires. L’affaire montre à quel point le climat politique reste sensible à la moindre étincelle verbale.
Malgré tout, plusieurs voix appellent à un traitement équitable et transparent. Pour eux, l’ancien ministre des Droits de l’Homme doit pouvoir se défendre, sans subir une procédure politique. L’issue de ce dossier pourrait bien devenir un test de maturité démocratique pour la justice ivoirienne.