Menace terroriste : Les mesures prises par le Burkina

Dans la période de janvier à août 2015, 371 cas d’attaques à main armée ont été recensés dans la seule ville de Ouagadougou. Des attaques d’individus jusque-là non identifiés contre des postes de gendarmerie ont fait quatre morts parmi les gendarmes. Quelles sont mesures prises par le gouvernement burkinabè pour faire face au grand banditisme et à la menace terroriste ? Deux militaires en ont fait le résumé sur le plateau de la RTB télé ce 19 octobre 2015.

Sécurité intérieure

Sur le plan interne, les mesures prises concernent les centres urbains et les axes routiers. Pour le premier point, le Chef d’escadron Kouagri Natama, commandant du groupement de gendarmerie départementale de Bobo-Dioulasso, a indiqué sur la RTB Télé que les patrouilles ont été intensifiées.

Ces patrouilles sont constituées d’éléments de la Police et de la gendarmerie, avec l’appui de l’armée de terre. A cela s’ajoute la mise en place de centres de surveillance et d’intervention de la gendarmerie et d’un centre de centralisation des informations qui permettent aux unités territoriales d’agir au niveau des arrondissements.

Sur ce point, le Chef d’escadron a déploré l’annonce souvent tardive des alertes aux centres de surveillance, justifiant une inefficacité de l’intervention des patrouilles.

La dernière mesure prise et qui suscite beaucoup de mécontents est celle relative à l’interdiction des véhicules aux vitres fumées et/ou sans immatriculation. Le commandant du groupement de gendarmerie départementale a tenu à expliquer son bien-fondé.

«On a eu des informations qui font ressortir que beaucoup de délinquants utilisent les véhicules à vitres fumées et circulent parfois avec des véhicules non immatriculés », a-t-il expliqué.

Il a tenu toutefois à faire une précision. « Tous les véhicules à vitres fumées ne sont pas conduits par des délinquants, mais les délinquants utilisent cette possibilité de se cacher ou pour cacher des choses prohibées », clarifie l’officier de gendarmerie.

Rôle de la population. En ce qui concerne les axes routiers, et plus précisément le cas de la région de l’Est où le grand banditisme semble incontrôlable, le Chef d’escadron Natama accuse une insuffisance du maillage territorial. « Il y a un problème de maillage territorial qui est insuffisant », dit-il, qui sape la bonne volonté et les efforts des forces de sécurité.

Le Chef d’escadron a néanmoins insisté sur le rôle important des populations. « Nous avons besoin de cette collaboration précieuse et franche de la population », a-t-il indiqué.

Menace terroriste

Concernant la question sécuritaire hors des frontières, notamment la menace terroriste, le gouvernement semble en être conscient. « La menace est bien réelle à nos portes », déclare le Chef de bataillon Mahamadi Bonkoungou du Centre des opérations des armées.

Mais il se veut rassurant : « au plan national, je puis vous rassurer que les Forces de défense et de sécurité disposent d’une organisation sécuritaire qui constitue un maillage efficace dans la lutte contre le terrorisme. A cela s’ajoute la création des unités et leur mise sur pied dédiées uniquement à la lutte contre le terrorisme. (…)La législation prend en compte l’infraction de terrorisme ». La collaboration, enfin,  entre pays au plan sous-régional permet l’échange d’informations.

L’attaque du poste de gendarmerie est-elle d’origine terroriste ? Le Chef d’escadron Natama s’est montré prudent, laissant entendre que les individus auteurs de l’attaque ne sont pour le moment pas identifiés, encore moins leurs origines et leurs motivations

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