Dans une interview accordée à France 24, Robert Bourgi, acteur clé des relations franco-africaines, a livré des détails surprenants sur les élections présidentielles de 2011 en Côte d’Ivoire. Selon lui, l’ancien président Laurent Gbagbo aurait effectivement remporté ces élections, mais les événements qui ont suivi ont conduit à sa chute.
Robert Bourgi « Laurent Gbagbo avait gagné les élections »
Bourgi a affirmé sans ambiguïté : « Laurent Gbagbo a gagné les élections en 2011. Nous savons qu’il les avait gagnées ». Cependant, malgré cette victoire, des pressions internationales, notamment de la part de la France, ont pesé lourdement sur l’issue des événements.
Il a comparé la situation à celle de Jean Ping en 2016 à Libreville, où des résultats électoraux ont également été contestés. Bourgi a rappelé que le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire avait déclaré Gbagbo vainqueur, mais cela n’a pas suffi à le maintenir au pouvoir.
L’intervention de Nicolas Sarkozy
Selon Bourgi, le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, a personnellement demandé à Robert Bourgi d’intervenir auprès de Laurent Gbagbo pour qu’il accepte de quitter le pouvoir. Sarkozy avait proposé plusieurs avantages à Gbagbo, dont un statut d’ancien chef d’État, une allocation mensuelle de 30 millions de FCFA, une voiture avec escorte, et un poste académique à travers le monde, pour lui permettre de continuer à enseigner l’histoire, sa passion.
« Je vais le vitrifier »
Face au refus de Laurent Gbagbo de céder, Robert Bourgi a rapporté une scène choquante. Sarkozy, frustré, aurait bondi de sa chaise en déclarant : « Je vais le vitrifier. J’ai un mandat et je vais le faire ». Le lendemain, Laurent Gbagbo était capturé et transféré à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.
Cette révélation de Bourgi jette une lumière nouvelle sur les coulisses des élections de 2011 et le rôle déterminant joué par la France dans la chute de Laurent Gbagbo.