Sécurité: « La recrudescence de ces attaques vient remettre en cause l’efficacité de l’Etat d’urgence » CFOP

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Merci pour l’intérêt que vous avez toujours accordé aux points de presse hebdomadaires du CFOP. Ce mardi, nous souhaitons échanger avec vous autour des sujets suivants :

- L’aggravation de la crise sécuritaire ;
- Le bilan du massacre de Yirgou ;
- La suspension de la grève dans le secteur de l’Education ;
- La politisation à outrance de l’Administration ;
-Et la lutte contre la corruption.

Ceci dit, la semaine dernière a été très éprouvante pour notre pays, sur le plan sécuritaire. Les médias ont en effet fait cas de plusieurs attaques terroristes visant des civils, des éléments des Forces de défense et de sécurité, des humanitaires et des biens publics et privés.
La longueur de la liste des attaques montre clairement que notre pays est envahi par les terroristes :
- Nassoumbou, avec ce que l’on sait déjà.
- Kompiengbiga, où les terroristes se vantent même, dans un communiqué triomphaliste, d’avoir occupé le camp pendant des heures. La presse nous annonce que des soldats de cette base ont été arrêtés au Togo avec leurs armes et munitions, où ils avaient tenté de transiter.

- Rien qu’hier à Kain Ouro, on a enregistré le massacre d’une quinzaine de personnes.
On note d’ailleurs que ces attaques visent de plus en plus les civils, abandonnés à eux-mêmes.
La recrudescence de ces attaques vient remettre en cause l’efficacité de l’Etat d’urgence sous son format actuel. En exemple, c’est en plein d’Etat d’urgence que dans l’Oudalan et le Yagha, des édifices publics ont été incendiés, et des humanitaires enlevés. Une propagande active aurait même précédé de près ces attaques.
L’Etat d’urgence qui nous a été présenté comme un remède miracle n’a apparemment servi à rien. Visiblement, cela n’empêche pas les terroristes de semer la mort.
Alors que les Chefs d’Etat du G5 Sahel se réunissent dans notre pays, les populations ont perdu tout espoir quant à l’amélioration de la situation sécuritaire. Le G5 Sahel est une structure de solidarité régionale, mais c’est essentiellement sur nous même que repose notre salut.

Une stratégie de guerre est assumée par l’autorité politique qui l’inspire. Au Faso, elle est celle du Président, Chef suprême des armées. Sur ce point, le Président Roch Marc Christian KABORE n’a pas été à la hauteur de son serment qui est d’assurer l’unité du Faso et de défendre l’intégrité du territoire. Nous le disons, et nous le répétons, notre armée a besoin d’un équipement moderne, d’un réseau de renseignements meilleur, et d’une motivation de ses FDS.

Dans ce sens, le CFOP a été la toute première institution à avoir appelé solennellement le Gouvernement à poser la question de l’effort de guerre à l’Assemblée nationale, afin de définir et d’engager les moyens adéquats pour soutenir davantage nos FDS.
Manifestement, après trois ans passés à la tête de notre pays, un constat s’impose : le Président KABORE a fait la preuve qu’il n’a ni la vision, ni les capacités pour gérer notre pays, surtout en ces temps de turbulence.

Le sentiment du commun des Burkinabè est que le Président du Faso est plus un spectateur dépassé par la situation, qu’un acteur qui a prise sur le cours dramatique des événements sanglants qui endeuillent quotidiennement le Faso.
Il y a de cela quelques jours, on nous a annoncé la formation d’un nouveau gouvernement conduit par un nouveau Premier ministre.

Le problème du car Burkina, ce n’est ni les passagers, ni le convoyeur, ni le mécano, ni l’état de la route, mais le chauffeur. On a entendu depuis longtemps l’affirmation selon laquelle le chauffeur était la solution. Il s’est révélé être en réalité le problème. Roch n’est plus la solution, il est le problème central. Avec lui, le Faso va droit dans le mur.
Notre pays est en train de sombrer. C’est une situation gravissime qui interpelle tous les patriotes. Jamais, un régime n’avait autant échoué dans la défense de notre intégrité territoriale.

L’Opposition a déjà dit haut et fort qu’elle n’attend rien de bon de ce régime incompétent et moribond.
Allons-nous laisser le MPP et ses alliés détruire le Burkina Faso, la terre de nos ancêtres ?
Tout le monde voit bien que la solution à notre problème, ce n’est pas un changement de Premier ministre, mais un changement de régime.
C’est donc aux Burkinabè de prendre leur responsabilité afin que le moment venu, démocratiquement, le destin du Burkina Faso soit confié à une nouvelle équipe de patriotes, capables de rassembler et motiver notre peuple pour un nouvel élan.

Chers journalistes,

En début d’année 2019, des crimes de masse ont été commis à Yirgou et environnants. Un mois après ces douloureux événements, nous attendons toujours que la Justice arrête et juge les coupables de l’assassinat du chef de Yirgou et de six autres personnes, et ceux du pogrom contre les peulhs.
Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) est revenu sur cette affaire le 1er février 2019 lors d’une conférence de presse. L’information clé de cette conférence est que le bilan est désormais de 210 morts. Ce qui a amené le Collectif CISC à qualifier ces actes de « génocide » et promettre qu’ils allaient saisir les organisations de défense des droits de l’Homme avec promptitude.
Le Président Roch Marc Christian KABORE et son régime doivent dire la vérité sur ce qui s’est exactement passé à Yirgou, et l’obligation d’agir pour imposer l’Etat de droit et une justice égale pour tous.

Mesdames et Messieurs les journalistes,

La Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) a annoncé le week-end passé qu’elle suspendait pour 02 mois au maximum son mot d’ordre de grève qui était en vigueur depuis le 03 décembre 2018.
Cette mesure, selon la Coordination, s’explique par la relance du dialogue avec le Gouvernement, et constitue un acte de bonne foi de la part des travailleurs de l’Education.
L’Opposition félicite la CNSE pour son patriotisme. Elle demande au Gouvernement de respecter enfin ses engagements, afin d’éloigner de nos enfants le spectre d’une année blanche.

Chers amis de la presse,

A travers ses mémorandums sur le pouvoir du Président KABORE, le CFOP a toujours dénoncé la politisation à outrance de l’Administration caractérisée par la promotion aveugle des militants du MPP, la répression des syndicalistes et des opposants, notamment.
Le phénomène continue et prend de l’ampleur, malheureusement. Des agents ont été sanctionnés à travers des affectations abusives. Nous invitons l’Etat à traiter tous les agents de l’Administration de manière égalitaire et selon leurs mérites. C’est la seule voie qui peut assurer à notre pays la confiance en nos institutions et satisfaire notre désir de vivre ensemble dans une paix sociale retrouvée.

Mesdames et Messieurs,

 

Lors de la remise de son rapport au Président du Faso, le premier responsable de l’ASCE a révélé ce que l’Opposition savait déjà, à savoir l’aggravation de la corruption.
Tout en prenant acte de ce constat qui ne l’étonne guère, l’Opposition politique voudrait interpeller le pouvoir sur l’obligation qu’il a de donner suite aux dossiers de corruption ainsi mis à jours, et de ne pas se faire le complice du pillage de nos maigres ressources.
Les structures dédiées à cet effet, notamment la Justice, devraient aussi accomplir leur devoir par l’auto-saisine et nous rassurer que les premiers parmi nos responsables, notamment nos ministres sortants, ont été exemplaires en partant comme ils sont venus, sans avoir abusé des biens de l’Etat.

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