Sahel

Tous les pays du Sahel sont désormais sous le joug des militaires

La boucle est bouclée. Tous les pays du Sahel sont désormais sous le joug des militaires. Ceux qui l’appelaient de tous leurs vœux ont eu gain de cause. Que vont-ils en faire ?

Qu’est-ce que cette nouvelle saison, Amadou Kourouma aurait dit « ce nouveau soleil kaki » va apporter aux peuples du Sahel ? Attendons de voir.

En tout cas, plus rien ne s’oppose à la mutualisation des forces pour lutter contre le terrorisme dans le Sahel. On imagine dans les jours à venir un sommet à trois pour asseoir une stratégie sahélienne endogène de lutte contre le terrorisme.

Ensuite, il faut de toute évidence remiser la démocratie au placard de l’histoire. Parce que, à quoi ça sert d’élire des pouvoirs et de les renverser au moindre coup de sang des militaires ? Il faut constitutionnaliser les coups d’État et puis on va mieux se consacrer aux questions importantes de nos pays.
On doit hélas constater l’échec des éphémères expériences démocratiques.

Faut-il pour autant renoncer ?

Comme Galilée, je reste convaincu que c’est la démocratie qu’il faut à nos pays et à nos peuples. La solution militaire est une fausse solution. Ceux qui ont un minimum de culture politique le savent bien.

On pensait qu’avec le tournant des années 2010, et spécifiquement avec l’insurrection dans notre pays, que nous avions fait un pas significatif et irréversible. Hélas, on est revenu des années derrières.
Faut-il alors ranger les armes ?

Les démocrates ou ceux qui ont une culture démocratique savent que la démocratie est une quête perpétuelle. Elle n’est jamais définitivement acquise.

Alors, j’invite les démocrates burkinabè, et de la sous région, à se retrousser les manches et à redescendre dans l’arène. La bataille va être ardue, mais nous allons la gagner. Il n’y a pas une alternative à la démocratie.
Parce que ceux qui usent aujourd’hui des acquis de la démocratie pour mieux la nier, ne mettront pas longtemps à la regretter, quand ses avantages, que les mêmes pensent qu’ils leur sont dus, vont commencer à fondre sous les coups de boutoir du déploiement de la tyrannie.

Le tyran n’a pas d’ami. Le récent enlèvement de l’ex-député-maire de Komsilga qui se proclame lui-même « partisan » du MPSR, doit interroger les plus fervents partisans.

Il nous faut, nous réarmer moralement et surtout accepter, faire l’inventaire des expériences démocratiques aujourd’hui honnies par une frange significative de nos populations.
Un démocrate ne se décourage jamais quelle que soit l’adversité. L’exemple de Mandela est là pour nous servir de boussole.

Courage à nous. Les jours à venir seront difficiles et même de braise pour ceux qui croient encore à la démocratie.
Alors plus que jamais !
Allah aide, ceux qui s’aident !

Newton Ahmed Barry


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