Burkina Faso

Politique: « il faut lever le secret-défense sur le contrôle du ministère de la défense par l’ASCE/LC » Opposition

Dans une interview qu’il a accordée au journal en ligne Libre Info et publiée le 27 août 2019, L’Inspecteur général d’Etat, Luc Marius IBRIGA, se plaignait des obstacles que l’Autorité supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE/LC) rencontrait dans sa démarche de contrôle du ministère de la Défense.

L’Inspecteur général disait, je site : « Un des problèmes que nous posons chaque fois au Gouvernement, est la question du secret-défense. Normalement, nous sommes fondés pour contrôler l’utilisation de l’argent public. Or, quand nous sommes en contrôle au ministère de la Défense, on nous sort chaque fois le secret-défense.

Et quand nous demandons les documents légaux qui montrent que tel ou tel aspect tombent sous le coup du secret-défense, on nous dit: c’est comme ça. » Fin de citation.

Il a ajouté, je cite : « Nous avons écrit au Président du Faso pour lui dire que l’augmentation du budget de la défense devrait s’accompagner d’un contrôle plus serré de l’utilisation de cet argent. Lors de l’attaque de l’état-major, le soldat qui était en garde a vu son arme enrayée et, quand on gratte un peu, il s’avère que ce sont des armes qui ont été achetées dans un pays où les armes ne supportent pas la chaleur. » Fin de citation.

S’appuyant sur ces graves révélations, l’Opposition politique a d’abord appelé, sur cette même tribune des points de presse, à la levée du secret-défense sur le contrôle du ministère de la défense par l’ASCE/LC. Ensuite, par lettre datée du 28 novembre 2019, le Chef de file de l’Opposition politique a interpellé le Président du Faso sur la nécessité de lever le secret-défense opposé à l’institution de lutte contre la corruption.

Pour l’Opposition politique, aucune disposition connue ne permet d’opposer le concept de « secret-défense » aux missions de contrôle de l’ASCE/LC. L’Inspecteur général d’Etat et ses collègues sont assermentés et soumis au secret professionnel. D’ailleurs, les rapports de l’ASCE/LC, avant d’être rendus publics, sont toujours amputés des informations jugées trop sensibles.

Au moment où le budget de l’Armée augmente dans des proportions considérables en raison de l’effort de guerre, l’Opposition politique est d’avis avec l’ASCE/LC qu’un contrôle plus serré de l’utilisation de cet argent est d’une grande nécessité.

Le Chef de file l’a dit au Président du Faso : ce contrôle est d’autant plus nécessaire que le Gouvernement s’apprête à solliciter de nos compatriotes une contribution citoyenne à l’effort de guerre.

Il a aussi rappelé au Président du Faso qu’un ex-ministre de la défense, nommé par ses soins, est actuellement l’objet d’une procédure administrative pour avoir érigé dans son village une résidence d’un très grand standing dont le coût est sans commune mesure avec ses revenus déclarés.

Dans le même registre, on se souvient aussi des révélations faites par la Lettre du Continent, sur l’achat d’un hélicoptère de combat auprès d’un homme d’affaires franco-libanais, M. Rafi DEMARDIROSSIAN, qui n’a apparemment aucune compétence en la matière.

La Lettre précise que l’intéressé est un ami du Président Roch Marc Christian KABORE et que ce dernier se rend chez lui tous les week-ends pour boire du champagne. Preuve que des motifs de suspicions ne manquent pas !

Au regard de ce qui précède, l’Opposition, par la voix de son Chef de file, a demandé au Président du Faso de bien vouloir autoriser l’ASCE/LC à faire le contrôle du Ministère de la défense, particulièrement celui des marchés d’équipements entrant dans le cadre de l’effort de guerre, afin d’assurer la nation que l’utilisation des deniers publics en la matière se fait dans le respect des normes établies.

Extrait de la déclaration liminaire du CFOP

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