Bobo- Dioulasso: Grogne des chauffeurs de tricycles

A couteaux tirés avec la police municipale de Bobo, des conducteurs de tricycles ont rencontré Seydou Coulibaly ce lundi 16 novembre 2015. Venus pour demander la libération du sieur Lassina Nimi, inculpé pour tentative de meurtre d’un agent de police, les représentants des conducteurs sont repartis « avec la honte ».

« On ne savait pas que c’était comme ça. Les enfants nous ont mis la honte. Ce qu’ils ont fait est inacceptable, on ne peut vraiment pas les défendre », c’est sur ces mots qu’un des représentants des conducteurs de tricycles de Bobo a quitté le bureau de Seydou Coulibaly, le directeur de la police municipale de Bobo.
Venus dans les locaux de la police municipale pour « s’imprégner de l’état de santé du policier blessé » et « discuter des conditions de libération de Lassina Nimi », les représentants des conducteurs de tricycles sont restés stupéfaits face à la version des faits, relatée par Seydou Coulibaly.
Tout en rappelant les motifs de l’arrestation de Lassina Nimi, le directeur de la police municipale de Bobo a demandé aux représentants des conducteurs de défendre ce qui est à défendre et de laisser la justice trancher des situations indéfendables : « On peut discuter et trouver des passerelles sur des questions simples. Mais là, je ne peux rien, je ne peux pas défendre l’indéfendable. Si votre conducteur avait agi suite à une arrestation, j’aurais pu penser à un accès de colère. On a beaucoup de problème avec les conducteurs, on a même pris certains d’entre eux en possession de drogues mais cette fois-ci on est dépassé ».
Après avoir écouté et échangé avec Seydou Coulibaly, Soumaila Terra et sa délégation ont promis de rendre compte au bureau des conducteurs de tricycles : « On ne savait pas que les enfants avaient planifié de tuer des policiers. Pour nous, il s’agissait de différends autour de la loi qui interdit les tricycles de transporter des hommes. »

Retour sur les faits

Selon le scénario relaté par le Directeur de la police municipale de Bobo et par des témoins, trois jeunes hommes, indignés par la loi interdisant le transport en commun aux tricycles, auraient décidé d’attenter à la vie des policiers municipaux. Se servant de ce qui est d’ordinaire leur outil de travail, les apprentis assassins s’en seraient pris à des policiers, non loin de « UBA Hamdallaye » dans la journée du samedi 14 novembre 2015.
Après l’échec de leur première tentative, ces trois conducteurs auraient mis le cap sur la station d’essence communément appelée Shell Bindougousso. Là, des policiers en mission de contrôle vont échapper au pire grâce à la rapidité de leurs jambes. Décidés à frapper un ou des agents de la police municipale, les trois jeunes hommes mettront le cap sur la place de la femme.
Sur son engin pour « tuer », le conducteur de tricycle Lassina Nimi finira par percuter un agent de la police. Non satisfaits de ce délit, les trois « guerriers » en appelleront au soutien d’autres conducteurs. Munis de bâtons et de cailloux, ces derniers trouveront des éléments des forces de l’ordre et de sécurité sur place.

Arrestation du sieur Lassina Nimi

Suite à son acte et après « avoir reconnu son forfait », Lassina Nimi, conduit à la police va être inculpé pour tentative d’homicide volontaire. En réaction à cette inculpation, des conducteurs de tricycles menaceront de brûler le commissariat central de la police municipale de Bobo.
Dissuadés par le dispositif de maintien d’ordre, composé d’éléments de la Brigade anti-criminalité (BAC), de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) et de policiers municipaux, les manifestants replieront dans la place warawara.
Dégagés de là par des éléments de la BAC, les manifestants, décidés à en découdre avec la police municipale reviendront en charge le dimanche 15 novembre, en occupant la place Tiéfo Amoro.
Priés de libérer les lieux avant toute négociation, ils s’organiseront pour occuper, une fois de plus la place Tiéfo Amoro ce lundi 16 novembre 2015. En réponse, Seydou Coulibaly, directeur de la police municipale réitère sa demande : « libération des espaces publiques avant toute négociation ».
Ceci étant fait, Seydou Coulibaly a reçu, dans la soirée de ce lundi 16 novembre des représentants des conducteurs de tricycles dans son bureau. Au cours des échanges, très tendus par moments, Seydou Coulibaly, constant depuis le début de cette histoire finira par convaincre ses interlocuteurs de laisser l’affaire suivre son cours.

 

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