Quelques jours après l'Attaque d’Inata et Au lendemain de la marche de la jeunesse de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, celle de Kaya, guidée par son Conseil communal, est sortie, pour la troisième fois au cours de l’année, ce mercredi, pour exiger, entre autres, une meilleure prise en charge des soldats au front et le départ des forces militaires françaises au Burkina Faso.
Balais, spatules, pilons, fanfares, sifflets, brassards rouges, branches d’arbre et drapeau national… en mains, les marcheurs à pied, à motos et en tricycle, composés de commerçants, d’élèves, de déplacés internes, ont, du rond-point Naaba Oubri (grand marché) au gouvernorat de Kaya en passant par le rond-point de la Femme, la Cour royale de Naaba Koom, la Gendarmerie nationale et la Place de la Nation, entonné l’hymne national et lancer des slogans.
Les établissements scolaires ont fermé leurs portes. Ce qui a gonflé le nombre de manifestants. Même s’ils n’ont pas été reçus par le chef de canton du Sanmatenga, le Naaba Koom (absent), les initiateurs de la marche ont livré leur message avant de prendre la direction de la Place de la Nation.
Pour le président du Conseil communal de la jeunesse de Kaya, Issaka Sawadogo, leur présence devant la cour royale vise à demander le soutien des leaders coutumiers pour la résolution de la crise sécuritaire.
«Le Naaba demeure le premier responsable de sa population alors que les politiciens partent et reviennent», a fulminé Issaka Sawadogo, dans la foule accompagnée d’acclamations. Pour lui, c’est inadmissible qu’un soldat au front meure de faim.
De ce fait, Issaka Sawadogo s’est interrogé sur l’utilité des avions acquis grâce aux taxes et impôts des contribuables.
«Nous n’avons pas d’emplois, de paix et de sécurité. Nous avons déjà reçu des menaces et des appels d’intimidations de la part des élus locaux mais nous n’avons pas peur», a-t-il averti.
Au gouvernorat de Kaya, les mécontents n’ont pas été reçus par les autorités régionales. Après un bref échange avec les forces de l’ordre, ils ont entonné l’hymne national avant de se replier à la Place de la Nation pour traduire leur tristesse.
Pour M. Sawadogo, l’objectif de cette marche vise à interpeller le Chef de l’Etat afin de situer les responsabilités l’attaque du détachement de gendarmerie d’Inata.
«Pourquoi laisser des soldats affamés pendant que nous avons des avions pour les ravitailler en vivres et médicaments alors qu’ils sont capables de transporter des corps sans vie. Le président doit savoir qu’il est arrivé au pouvoir à travers une insurrection et que le peuple burkinabè ne dort pas. Il doit savoir que toute une vie ôtée est de sa responsabilité..», a fustigé Issaka Sawadogo.
A l’entendre, la jeunesse de Kaya est et restera de cœur avec les Forces de défense et de sécurité (FDS) qui sont des membres de leurs familles.
Les frondeurs ont promis de poursuivre la marche si toutefois des actions «fortes» ne sont pas prises pour améliorer la situation sécuritaire au Burkina Faso.
Des femmes des FDS étaient au premier plan de la marche afin de soutenir leurs époux au front. «Nous voulons que les plus hautes autorités prennent des dispositions idoines pour préserver la vie de nos maris afin qu’ils puissent tenir haut le drapeau national. Nous ne supportons pas la mort de nos époux… », a lancé Latifatou Belem, l’épouse d’un soldat.
Agence d’information du Burkina
Attaque d’Inata