Burkina: le Centre-ville de Barsalogho enregistre plus de 27 000 personnes déplacées.

Dans les régions du Sahel, du Centre-Nord, de l’Est et du Nord, des populations fuyant le terrorisme se vident de leurs villages et arrivent dans les chefs-lieux de provinces et de communes.

Malheureusement, ces compatriotes en détresse ne bénéficient pas assez de l’assistance de la part du Gouvernement. Elles sont abandonnées sans soins dans des écoles et même à la belle étoile par ces temps pluvieux. Pas de nourriture, pas de soins, pas de logements, pas d’assistance psychologique de la part de l’Etat.

Pire, ces populations ont abandonné leurs champs et leurs outils de travail dans la course de survie. Dans plusieurs localités, des paysans ont même été interdits par les terroristes de cultiver des céréales cette année.

Le bétail d’éleveurs a également été retiré. Ici même, sur cette tribune des mardis du CFOP, nous avions prévenu des risques de famine et de conflits communautaires autour des terres, si le Gouvernement ne trouvait pas au plus vite une solution pour sécuriser les zones attaquées et reloger les déplacés internes.

Nous invitons donc le Gouvernement de Monsieur Roch Marc Christian KABORE à initier une opération « Bori Bana » (la fuite est terminée), qui consistera en une vaste opération de sécurisation des zones attaquées, en la réinstallation et au renforcement de l’Administration (surtout sécuritaire) dans lesdites zones, et en des plans de ripostes et de résilience impliquant les populations elles-mêmes.

Ce, dans le but de reloger les populations sur leurs terres. Si le Gouvernement continue dans l’indifférence et dans l’inertie, il trouvera un beau matin une bonne partie du Burkina aux portes de Ouagadougou.

Déjà, le vendredi 05 juillet et hier 08 juillet, les déplacés internes de Barsalogho, dans la province du Sanmatenga, ont manifesté pour exiger du Gouvernement le renforcement de la sécurité de la commune. Selon la mairie, le Centre-ville de Barsalogho enregistre plus de 27 000 personnes déplacées.

D’autres communes du Sanmatenga, notamment Pissila, Kaya, Dablo et Pensa, accueillent également des refugiés par vagues de milliers.
La semaine dernière, la Sous-secrétaire des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, chargée des affaires politiques et des opérations de maintien de la paix, Madame Bintou Keïta, a inauguré à Kaya un bureau des Nations unies. Elle a déclaré que le bureau va appuyer le Burkina dans le cadre de la réponse à l’urgence humanitaire.

Madame Keita a également annoncé que les Nations unies prévoient l’ouverture très prochaine de quatre bureaux supplémentaires dans d’autres régions du Burkina.
L’Opposition politique salue cette initiative des Nations Unies, qui soulagera les déplacés internes. Elle souhaite que l’accompagnement aille au-delà de l’assistance, et permette un retour des populations sur leurs terres, une résilience et une autonomie desdites populations.

Extrait de la déclaration liminaire du CFOP

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