MPP: Démission de l’ancien ministre de la justice, Larba Yarga

Larba Yarga, ancien ministre de la Justice/Garde des Sceaux sous le régime de Blaise Compoaré et grosse pointure du parti présidentiel, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) vient rendre sa démission de toutes les instances du parti par lettre signée adressée au président du MPP par intérim.

2ème secrétaire adjoint aux affaires juridiques chargé du contentieux électoral  du bureau exécutif national du MPP, Larba Yarga faisait partie de tous premiers membres créateurs du parti ayant démissionné du CDP en 2014.

Lettre de démission de Yarga

Caucus des cadres pour le changement (3C) : « Tous les jours, nous subissons l’arrogance et l’humiliation verbale de ces tenants du pouvoir »

Le Caucus des cadres pour le changement (3C) donne sa lecture suite à l’actualité politique de ces dernières semaines marquée par la visite du Président français Emmanuel MACRON, la sortie du Premier Ministre sur le bilan des deux années passées à la tête du gouvernement, et celle du Président de l’Assemblée nationale réagissant aux résultats de l’enquête parlementaire sur l’éducation au Burkina Faso.

De la visite de MACRON

La décision du Président Français Emmanuel MACRON de retenir le Burkina Faso pour s’adresser à toute l’Afrique n’était pas fortuite. Celle de rendre visite aux étudiants de l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph KI-ZERBO l’est moins.

En effet, le Burkina Faso a connu une insurrection populaire en octobre 2014, qui traduisait l’aspiration profonde du peuple et de sa jeunesse à un changement profond en matière de démocratie et de bonne gouvernance. Même si de nombreuses frustrations demeurentparce que ces attentes n’ont toujours pas été comblées, le Burkina Faso restait néanmoins un pays indiqué pour le Président Français du fait dela graine du changement semée par l’insurrection populaire.

L’université étant un temple du savoir, et qui forme l’élite du pays, son choix par le Président Français se justifiait aussi aisément. En y allant, Emmanuel MACRON voulait, au-delà de la jeunesse estudiantine du Burkina Faso, s’adresser plus largement à la jeunesse africaine.

Cette visite qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive a suscité d’énormes attentes de part et d’autres : Emmanuel MACRON voulant toucher du doigt les réalités de la jeunesse africaine et cette dernière voulant se saisir de cette occasion pour exprimer ses préoccupations auprès de la France, tantôt perçue comme un partenaire incontournable, tantôt comme une force d’oppression ou « impérialiste ».
Notre lecture de la situation a posteriori nous permet de dire que nos attentes et celles de la jeunesse africaine n’ont pas été satisfaites.

Quelles sont les raisons qui justifient ce ratéde laprestation des intervenants, prestation qui n’honore pas la jeunesse africaine ?À quels niveaux peut-on situer les responsabilitésliées à cet échec ?

Sur le plan organisationnel, il y a beaucoup de choses à redire : la qualité des acteurs présents dans la salle, pour une telle rencontre, ne se justifiait pas ; la non-conciliation des positions entre le gouvernement et les organisations estudiantines comme l’ANEB et bien d’autres ; la récupération politique d’une activité qui se voulait nationale, voire internationale.

La présence de toutle Gouvernement, des Présidents d’institutions, des élus, des militants non étudiants du parti au pouvoir se justifiait-elle ? Nous pensons que leur présence a laissé peu de places aux principaux acteurs concernés, à savoirles étudiants (seulement 80 dans l’amphithéâtre).

La faible qualité des interventions des étudiants, s’ils étaient tous étudiants, pose la question cruciale de la performance de notre système éducatif. Les conclusions de la récente enquête parlementaire sur notre système éducatif sont assez préoccupantes.Le Gouvernement devrait se résoudre à régler les problèmes objectifs posés par les organisations syndicales des enseignants, les étudiants et les élèves au lieu de chercher continuellement à les discréditer.

Les tensions entre les associations estudiantines et le Gouvernement autour de cette activité n’étaient guère de bons signaux pour sa réussite.Fallait-il, pour une telle activité aux objectifs bien précis, accuser les étudiants de tentative de ternir l’image du pays, de tentative de sabotage de la visite de MACRON ?

Aussile Président du Faso s’est, lui-même, déporté à l’université pour superviser,en personne, les travaux de réfectionde l’amphithéâtre, dans la perspective de la rencontre à venir. Il n’y avait jamais mis les pieds depuis son élection, traduisant clairement un intérêt certain pour la visite du Président français plutôt que sa préoccupation pour l’amélioration des conditions d’études et de travail des acteurs du monde universitaire.

Enfin, la communication gouvernementale autour de la question a été une catastrophe, une agression de par le ton,relayée par les médias proches du parti au pouvoir et par certaines OSC qui ont démontré qu’elles s’opposent au principe de la liberté d’opinion. En effet, dans un état de droit,l’on doit accepter qu’il y ait des points de vue divergents. Cette situation traduit bien un retour de la pensée unique et donc une tentative de confiscation des acquis de l’insurrection.

Pour preuve, les grands moyens ont été déployés pour empêcher les étudiants de s’exprimer et cela s’est traduit par des courses poursuites entre CRS-Police nationale et étudiants. Notre gouvernement et ses alliés sont-ils jusqu’à ce point incapables d’organiser l’expression des libertés démocratiques au Burkina Faso ? Aussi, la décision de fermer,les 27 et 28 novembre, les établissements scolairespendant que le Président français n’arrivait à Ouagadougou que dans la nuit du lundi 27, ne pouvait pas trouver une justification crédible !

Des propos du Premier Ministre Paul Kaba THIÉBA

Le Premier Ministre Paul Kaba THIEBA, quant à lui, était face à la majorité présidentielle pour dresser son bilan à la tête du gouvernement depuis 2015. Au lieu de cela, nous avons assisté à une attaque ciblée sur les opposants, à telle enseigne que nous nous demandons si le PM a vraiment pris la mesure de sa fonction, avec les responsabilités qui lui incombent ! Au moment où il est question de réconciliation nationale, d’union sacrée des filles et fils de ce pays autour des chantiers de développement et de lutte contre le terrorisme, peut-on se permettre de catégoriser les Burkinabè en « bons » et « mauvais » ? À l’analyse des propos du PM, les « bons » sont les adeptes de la pensée unique, c’est-à-dire le MPP et ses mouvanciers, « les mauvais » étant les opposants.En effet, des accusations graves sont portées à l’encontre de l’opposition qui est taxée de soutenir le terrorisme.

Ainsi, il va jusqu’à proférer des menaces contre les opposants exilés et autres.« …Si ce n’est pas parce-que nous sommes tolérants, si ce n’est pas parce-que nous sommes des démocrates, je n’ai jamais vu ça. Comment peut-on accepter que des gens comme ça soient à nos frontières, ils continuent à faire le désordre dans le pays et on les laisse faire. Ils sont assis là-bas tranquillement, ils ont leur argent et ils sèment le désordre dans le pays. C’est un problème ! Mais nous, nous ne sommes pas des tueurs, nous ne sommes pas des assassins… ». De telles déclarations constituent une infraction pénale conformément aux dispositions de l’article 348 du Code pénal burkinabè.

Malheureusement nous avons,ici, le gouvernement le plus incompétent depuis l’indépendance du pays en 1960. Ses membres sont de mauvais communicateurs, arrogants et totalement irrespectueux envers le peuple, ce même peuple qui les a portés au pouvoir.Par leurs actes et propos, ils reproduisent exactement les mêmes ingrédients à l’origine des frustrations qui ont conduit à l’insurrection populaire d’octobre 2014. Incapable de sortir le pays du marasme socio-économique dans lequel il se trouve, le PM ne s’occupe que des opposants. Si la critique est souhaitable à tous les niveaux, elle se doit d’être constructive et honnête ; la politique devrait être un art noble par excellence.

Monsieur le Premier Ministre, vous êtes attendus sur des chantiers de priorité évidente comme la santé et l’éducation qui sont malheureusement les secteurs les plus méprisés par votre gouvernement. Si vous pensez que c’est dans le déni perpétuel de l’autre et de ses actions, le fait de jeter le bébé avec l’eau du bain, que vous allez sortir le pays du marasme dans lequelvous l’avez plongé, vous vous trompez. C’est justement cet esprit qui avait conduit à brader les acquis de la révolution démocratique et populaire d’Août 1983. Le PNDES qui fait l’objet de perpétuels bilans d’autosatisfaction de votre part ne saurait être la clé de notre développement.

Comment comprendre qu’en situation de marasme économique, on privilégie un plan roulant de développement alors que la logique aurait voulu de commencer par un plan de relance budgétaire afin de relancer l’économie, rassurer tous les agents économiques, les partenaires, et créer les conditions pour un développement véritable ?

Du mépris du Président de l’Assemblée nationale vis-à-vis des étudiants

Le Président de l’Assemblée nationale, quant à lui, reste fidèle à sa ligne d’arrogance. C’est bien lui qui affirmait tout haut, le 25 Octobre 2014 au CENASA, que le MPP avait planifié l’insurrection. Il récidivait dans une autre rubrique, cette fois-ci, se prononçant sur les résultats de l’enquête parlementaire sur l’éducation. Le PAN estimait que les étudiants grévistes étaient manipulés par les partis politiques et les syndicats et, qu’à ce rythme, ils allaient toujours échouer aux différents concours tandis que leurs enfants à eux, les dirigeants au pouvoir, qui étudiaient à l’extérieur seraient assurés de lendemains meilleurs ! Il oublie pourtant qu’il a étudié à l’université de Ouagadougou, en dépit de toutes les grèves de l’époque, et qu’il a tout de même pu accéder à un emploi dans ce pays, à moins que cet emploi n’ait été obtenu par des canaux illégaux, toujours perpétués par le régime en place.

Tous les jours, nous subissons l’arrogance et l’humiliation verbale de ces tenants du pouvoir que sont : Simon COMPAORÉ, Émile Pargui PARÉ, Paul Kaba THIÉBA, Rémi DANDJINOU, Bala SAKANDÉ, le Président du Faso Rock Marc Christian KABORE, lui-même,et autres militants et responsables du parti au pouvoir. Le Président Ghanéen disait bien à propos, récemment lors de la visite de Macron dans son pays, que : « les peuples font des efforts et garantissent des progrès, mais ce sont le plus souvent les gouvernants qui anéantissent ces efforts ». D’ailleurs Maitre Bénéwendé SANKARA au cours de débat controverse de la RTB du 07 décembre 2017, commence à se démarquer progressivement du bilan du MPP en tentant de réaffirmer la vision de son parti. Wait and see !

Le Burkina Faso est un pays merveilleux qui a un grand potentiel, une grosse marge de progression sur le chemin de son développement économique et social. Nous osons espérer que les dirigeants actuels ne feront pas la sourde oreille quant aux cris de détresse et d’alarme qui viennent d’un peu partout. Des correctifs doivent être rapidement apportés, à tous les nouveaux, pour éviter la perte des acquis de l’insurrection populaire et éviter de plonger le pays dans l’abîme.

Pour le Caucus des Cadres pour le Changement,
Issouf OUEDRAOGO

Affaire Norbert Zongo: Devant le tribunal de Paris, ce mercredi 13 décembre 17 Francois Compaoré refuse d’être extradé

La Chambre du contrôle de l’instruction de la Cour d’appel de Paris a tenu, ce jour 13 décembre 2017 à 14 heures 30 précises, l’audience de notification à monsieur Paul François COMPAORE de la demande d’extradition du Burkina Faso. 

La Cour a d’abord statué sur la demande faite par le Burkina Faso pour intervenir à l’audience par le biais de maître Yves SAUVAYRE du Barreau de Lyon (France) et maître Anta GUISSE du Barreau de Paris (France), tous deux spécialistes des questions d’extradition.

Après avoir rendu une décision autorisant le Burkina Faso à intervenir dans la procédure d’extradition, la Cour a présenté à monsieur Paul François COMPAORE et à son conseil, les avocats commis par l’Etat du Burkina Faso pour défendre ce dossier en son nom.

Après cette étape, la Cour a procédé à la vérification de l’identité de monsieur Paul François COMPAORE.
A l’appel de son nom, monsieur Paul François COMPAORE s’est présenté à la barre de la Cour qui a vérifié son identité. A cette étape de l’audience et sur la question de sa nationalité, monsieur Paul François COMPAORE a acquiescé qu’il est bel et bien Ivoirien et Burkinabè. Après cet interrogatoire sur son identité, la Cour lui a notifié l’ensemble des pièces envoyées par le Burkina Faso aux autorités judiciaires françaises pour obtenir son extradition et il a déclaré en avoir pris connaissance auparavant.

A la question de savoir, comme la procédure l’exige, s’il consentait à être remis aux autorités judiciaires du Burkina Faso pour y être jugé, monsieur Paul François COMPAORE a répondu « non ». Le dossier a alors été renvoyé au 07 mars 2018 pour être plaidé au fond et la Chambre du contrôle de l’instruction rendra sa décision après cette audience.

Direction de la Communication et de la Presse / Ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique

Détention du général Djibrill Bassolé : Maître Paul Kéré dénonce le non respect par le Burkina Faso de la décision des Nations Unies

Le jour du 11 décembre constitue un jour anniversaire de la célébration de la fête de l’indépendance du Burkina Faso. Le 11 décembre 2017 constitue le 57ème anniversaire de notre indépendance. L’auteur de l’article l’avocat Paul Kéré saisit cette occasion, d’une part pour souhaiter une bonne fête d’indépendance à tous les burkinabè épris de paix et de justice sociale, mais également pour interpeller le Gouvernement de notre pays à se conformer aux exigences de la Communauté internationale dans l’affaire Djibrill Bassolé.

En effet, les experts du Groupe de Travail sur la détention arbitraire (même sous la forme de résidence surveillée) ont appelé le jeudi 7 décembre 2017 les autorités du Burkina Faso (qui s’entêtent, malgré les nombreux écrits didactiques sur le caractère abusif de cette privation de liberté du Général Djibril BASSOLE) à libérer immédiatement l’intéressé, arrêté après le coup d’Etat manqué du 16 Septembre 2015.

Chacun se souvient que dans la procédure concernant le Général Djibril BASSOLE, celui-ci avait initialement été inculpé « d’atteinte à la sûreté de l’Etat » et le Magistrat instructeur a, après pratiquement deux années d’instruction, retenu, l’inculpation de « trahison ».

Mais qui le Général Djibril BASSOLE a trahi ? En tout état de cause, saisi par les avocats du Général Djibril BASSOLE, d’un nouvel avis sur cette détention, le Groupe de Travail des Nations-Unies a indiqué que « bien que les conditions de sa détention aient pu changer, la privation de liberté n’a pas cessé… ». C’est donc fort logiquement que par voie de conséquence, le Groupe de Travail des Nations-Unies a déclaré : « Nous appelons le gouvernement du Burkina Faso à respecter les normes internationales et à libérer Monsieur Djibril BASSOLE maintenant… »

Au lieu de quoi, les autorités du Burkina Faso ont malencontreusement demandé que cet avis soit réexaminé.

Mais le Groupe de Travail a, fort heureusement, au nom du respect de la primauté du droit, conclu que cette demande de réexamen du Gouvernement burkinabè « n’atteignait pas le seuil requis » pour un tel examen et réitéré son insistance à ce que le Général Djibril BASSOLE soit « libéré immédiatement ». On se souvient que sous le régime du Président Blaise COMPAORE, dès que l’avis avait été donné pour établir l’acte de décès du Président Thomas SANKARA et la désignation de son lieu de sépulture, le Gouvernement burkinabè avait répondu favorablement à cette injonction onusienne. Que nenni pour le Gouvernement de la transition concernant l’arrêt de la Cour d’ABUJA et celui du Président Roch Marc Christian KABORE concernant la détention abusive du Général Djibril BASSOLE. On attend de voir car il y va de la crédibilité de notre pays !

Comme chacun pourra le constater, les autorités burkinabè sous la transition et sous le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir, ndlr) ne sont d’ailleurs pas à leur première flagrante violation des normes internationales puisqu’en dépit de l’arrêt rendu par la Cour d’ABUJA sous le régime défunt de la « transition », concernant la nécessité d’élections inclusives, les autorités de la transition n’avaient pas daigné s’y conformer au grand regret de la légalité internationale. La suite est bien connue…

Mais ce qui est remarquablement frappant, c’est le curieux silence de certains compatriotes comme Monsieur Le Professeur Luc Marius IBRIGA, Monsieur Le Professeur Augustin LOADA et bien d’autres prétendus spécialistes du droit international pour ne citer que ces « sommités » du Droit International de la nécessité pour le Burkina Faso de se conformer scrupuleusement aux avis émis par les instances de la Communauté Internationale, alors que ceux-ci donnaient de la voix par le passé sur ces sujets d’intérêt juridique international…

En tout état de cause, après ce nouvel avis édicté par le Groupe de Travail des Nations Unies le 7 Décembre 2017 et, consécutivement au rejet du recours formé par l’Etat burkinabè par l’intermédiaire du Ministre actuel de la Justice Monsieur René BAGORO, la mise en liberté pure et simple, immédiatement, sans plus aucune mesure de résidence surveillée du Général Djibril BASSOLE est, désormais, à cet instant précis, une impérative exigence internationale pour le Gouvernement actuel du Burkina Faso.

Les autorités burkinabè doivent nécessairement se conformer à la légalité Internationale si le Burkina Faso veut continuer à bénéficier des financements onusiens et surtout, compter dans le rayonnement international et dans le concert des nations.

Il y va même de la crédibilité internationale de notre pays au-delà des intérêts bassement matériels de tous ceux qui croient, abusivement, maintenir impunément et au mépris des règles processuelles nationales et internationales le Général Djibril BASSOLE dans cette incroyable violation flagrante du droit national burkinabè et du droit International.

Ce combat-là pour le respect des règles de procédure pénale et de la légalité internationale (n’en déplaise aux partisans éhontés de cette détention abusive) devrait être celui de tous les avocats et, bien sûr, celui des magistrats intègres en charge de ce dossier qui doivent se tenir prêts pour barrer la route à l’arbitraire de certains politiciens à la semaine ou de certains militaires « revanchards ». « Chacun de nous, avant de poser un acte d’omission ou de commission doit se considérer comme mortel »…

N’en déplaise à quiconque, et après le rejet du recours de l’Etat burkinabè (versant ainsi par terre la figure de notre pays), le placement, d’abord en détention provisoire, puis en résidence surveillée après que la Chambre de Contrôle ait ordonné la mise en liberté provisoire du Général Djibril BASSOLE est actuellement arbitraire non seulement pour l’ONU, mais également pour tous les compatriotes burkinabè épris de paix, de réconciliation nationale et de justice sociale. Il est donc inadmissible dans un Etat de droit de voir cela. Ceux qui en ont pris l’initiative en assumeront évidemment, pleinement, les conséquences gravissimes devant le peuple burkinabè. C’est le moins qu’on puisse opiner avec force et sagesse. Des exemples avérés pour lesquels nous avions antérieurement émis des opinions sont là pour l’attester…

D’une part, pour ne pas avoir obéi aux injonctions de la Communauté internationale, le Président Laurent BAGBO de la République de Côte d’Ivoire est actuellement devant la Cour Pénale Internationale dans l’attente de son procès…

D’autre part, pour ne pas avoir voulu respecter les termes de l’article 37 de la Constitution, malgré les mises en garde multiples…, le Président Blaise Compaoré a été contraint à une démission prématurée regrettable alors qu’il pouvait revenir au pouvoir au bout de 5 années seulement d’alternance politique après 25 années de législature présidentielle.

Pour s’en convaincre, il suffit de constater l’incapacité « constatable » actuelle de nos autorités après plus de deux années de gouvernance, à apporter des solutions rapides et concrètes aux nombreux problèmes existentiels de nos compatriotes burkinabè les plus fragiles. (Lutte contre le terrorisme, la santé, l’éducation etc...).

Il est donc fort à parier, sinon certain, que pour ne pas vouloir se conformer à l’avis du Groupe de Travail des Experts de l’ONU sur la détention arbitraire du Général Djibril BASSOLE, les autorités burkinabè actuelles paieront un lourd tribut même si un adage dit que le « pouvoir rend fou et le pouvoir absolu rend absolument fou ». Que ceux qui ont des yeux voient cette réalité juridico-politique implacable et que ceux qui ont des oreilles entendent cet avis juridique de l’ONU et qu’ils s’y conforment ! Le dire est simplement un banal acte de citoyenneté élémentaire et les autorités politiques actuelles le comprendront-ils vraiment comme un conseil résiduel utile qui leur est prodigué à travers ces quelques lignes de libre opinion en application des dispositions de l’article 8 de la Constitution burkinabè qui dispose textuellement que « les libertés d’opinion, de presse et le droit à l’information sont garantis. Toute personne a le droit d’exprimer et de diffuser ses opinions dans le cadre des lois et règlements en vigueur ».

Paul KÉRÉ
Docteur en Droit de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne
Avocat à la Cour

Suisse – Burkina : la Commune de Lens honore Salifou Diallo

Lens, commune du Canton de Valais se souvient de Salifou Diallo. Le défunt Président de l’Assemblée nationale du Burkina y avait séjourné en mars dernier. Les lensards ont décidé de perpétuer sa mémoire en apposant une plaque en son honneur sur la façade du bâtiment administratif de la Municipalité. C’était jeudi dernier, en présence d’une délégation de l’Ambassade Mission permanente du Burkina en Suisse, conduite par le deuxième Conseiller Emmanuel Ouali.

La coquette petite commune de Lens, nichée à près de 1400 mètres d’altitude, a honoré la mémoire du défunt Président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo, en dévoilant jeudi soir, une plaque sur la façade de la mairie. Salifou Diallo La première plaque en un siècle, souligne-t-on. La preuve, s’il en fallait encore une, que la visite de Salifou Diallo a laissé un souvenir immuable dans le cœur des lensards. Comme ils le disent eux-mêmes, « le souvenir, d’un homme qui avait une grande générosité de cœur et dont le départ prématuré nous a grandement affectés ».

Le 17 mars dernier, Salifou Diallo, à la tête d’une forte délégation, était allé rendre hommage à deux victimes de l’attentat du Cappuccino de janvier 2016 à Ouagadougou. L’ancien patron de la Poste et ancien conseiller national Jean-Noël Rey (66 ans) et l’ancien député socialiste Georgie Lamon (81 ans), tous deux originaires de la commune, séjournaient au Burkina dans le cadre d’une action humanitaire. Ils étaient allés inaugurer la cantine d’une école financée par l’association Yelen, créée par Georgie Lamon.

« C’est une amitié très profonde, une fraternité éternelle qui s’est établie, car vos fils ont versé leur sang au Burkina Faso dans un travail noble, dans un travail pour l’avenir de notre pays. Cela ne saurait s’oublier. Ce genre de geste humanitaire et ce genre de situation, marque l’histoire d’un peuple. C’est pourquoi notre peuple m’a désigné pour venir à Lens et témoigner de notre profonde reconnaissance, de notre profonde gratitude », avait déclaré le Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso.

Salifou Diallo avait déposé une couronne de fleurs au cimetière du village et s’était entretenu avec les familles des deux victimes. Il s’était ensuite adressé aux lensards rassemblés sur la place du village.
« Les mots me manquent pour traduire notre émotion et la reconnaissance éternelle de mon peuple pour Lens et ses citoyens. Nous voulons saluer la mémoire de vos deux citoyens venus chez nous pour défendre l’enfance malheureuse. Ils ont été frappés par la barbarie. Leur exemple nous condamne tous à nous aimer pour bâtir une humanité de paix. Leur geste ne sera jamais oublié », avait-il notamment affirmé.


Garder une trace

Sa visite non plus n’a pas été oubliée par les lensards. Pour David Bagnoud, Président de la Commune de Lens, « c’est le symbole du souvenir et de l’amitié qui est né de cet événement dramatique”.

“Mais, a-t-il relevé, nous avons réussi à faire d’un événement dramatique, un événement d’amitié. La visite du Président de l’Assemblée nationale a tellement touché la population lensarde que pour nous c’est important de garder une trace, un symbole et c’est ce qui est fait ce soir en la mémoire de nos deux disparus et en la mémoire du Président de l’Assemblée nationale ».

Le représentant de l’Ambassade du Burkina remercié les autorités communales de Lens pour l’hommage rendu à l’homme d’État burkinabè. L’Ambassade, a-t-il affirmé œuvrera à perpétuer les relations d’amitié entre les deux peuples et à poursuivre les chantiers et projets initiés par les illustres disparus.

Lors de sa visite, Salifou Diallo avait invité les enfants de Lens venus nombreux l’accueillir en chantant le Ditanye, à découvrir le Burkina. Les autorités communales de Lens et l’Ambassade Mission permanente du Burkina à Genève se sont dit disposées à s’investir dans la réalisation de ce vœu du défunt président de l’Assemblée nationale du Burkina.

Les lensards, jeunes et vieux, ont bravé le froid pour assister à la cérémonie qu’ils ont voulu plus solennelle et populaire, en la jumelant au traditionnel vin chaud de Noël. “Une tradition qui date de la nuit des temps” et qui est l’occasion de célébrer les mérites des fils du village.


Mathieu Bonkoungou

Ambassade Mission permanente du Burkina a Genève

11 DECEMBRE 2017: le message du Président du Faso

Ceci est le message à la nation du Chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, à l’occasion de la fête de l’indépendance célébrée le 11-Décembre 2017 à Gaoua. 

Peuple du Burkina Faso

Chers compatriotes

Le 57ème anniversaire de la proclamation de l’indépendance de notre pays m’offre l’agréable occasion d’adresser aux Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur un message d’espérance et d’engagement renouvelé pour une Nation forte, paisible et prospère.

Je voudrais à ce stade, vous inviter toutes et tous à avoir une pensée pour les artisans de notre indépendance politique arrachée de haute lutte afin que leur patriotisme et leur volonté de bâtir une nation indépendante continuent de nous inspirer et à unir les efforts des générations présentes et futures.

En ces moments où nous affrontons les menaces et attaques terroristes, aussi bien à l’intérieur du pays qu’à nos frontières, je salue la mémoire de nos soldats tombés sur les différents champs de bataille pour la Patrie, et pour la cause de la paix en Afrique et dans le monde ainsi que celle de tous les civils…

A tous ceux qui risquent au quotidien leur vie pour défendre notre « vivre ensemble » dans cette guerre asymétrique qui nous est imposée, je réitère nos encouragements et notre profond respect.

Mes vœux de prompt rétablissement accompagnent les blessés ainsi que ma solidarité à l’endroit des membres des familles éprouvées.

Leur engagement à défendre la nation jusqu’au sacrifice suprême nous interpelle individuellement sur le fait qu’aucun sacrifice n’est de trop lorsqu’il s’agit de la survie de la Patrie et nous rappelle que notre plus noble devoir trouve son sens dans ce que nous faisons pour notre pays.

Chers compatriotes

Vaillant peuple du Burkina Faso

La fierté que nous éprouvons en célébrant le 11 décembre chaque année sera encore plus grande lorsque nous aurons réussi ensemble à créer les bases matérielles de l’indépendance et de la souveraineté véritables qui nous sont si chères.

Le Burkina Faso auquel nous sommes profondément attachés ne pourra se construire que dans la conjugaison des efforts constants des filles et des fils de toutes les régions, de toutes les communautés, malgré nos différences politiques, culturelles et de croyances.

C’est pourquoi, la commémoration du 57ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale est placée sous le thème « Diversité culturelle et citoyenneté responsable pour un Burkina Faso solidaire et harmonieux ».

En effet, la solidité du tissu social de notre pays a toujours résidé dans la réalité et la pratique permanente du dialogue et de la concertation.

Plus que jamais, nous devons puiser dans nos racines, les énergies indispensables pour raviver la flamme de la solidarité, gage d’une citoyenneté laborieuse et responsable, indispensable à une vie nationale porteuse d’harmonie et de bien-être pour tous.

Peuple du Burkina Faso

Nous avons la responsabilité de bâtir ensemble une Nation prospère et respectée, attachée aux valeurs d’égalité, d’intégrité, de justice et d’équité.

C’est un combat de longue haleine qui exige de chacun de nous beaucoup de don de soi, d’abnégation et de lucidité pour mettre la défense de l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers ou partisans qui guettent les différents regroupements.

La rupture que nous appelons de tous nos vœux doit s’accompagner d’un profond changement de mentalités qui valorise le travail consciencieux, la discipline, le respect de la loi et des autres ainsi que le dialogue social.

Personne ne viendra construire le Burkina Faso à notre place, car nous devons être les acteurs pleinement conscients de notre propre destin.

C’est pourquoi, tout en comprenant les attentes de certains de nos compatriotes qui veulent tout et tout de suite, je ne peux ignorer les nombreux défis auxquels nous devons faire face pour satisfaire les préoccupations de tous les autres Burkinabè et particulièrement ceux du monde rural.

Je voudrais rassurer les partenaires sociaux de l’engagement du Gouvernement à œuvrer autant que faire se peut à l’amélioration des conditions de vie et de travail de chacun et de tous.

Cet objectif ne peut cependant être atteint que dans un climat apaisé, de respect et de confiance mutuels.

La seule ligne rouge de toutes les revendications mises en avant par les partenaires sociaux doit être trouvée dans les limites des ressources dont nous disposons pour répondre aux besoins fondamentaux de tous les Burkinabè des villes et des campagnes.

Au total, il s’agit de ne pas compromettre l’avenir de notre pays afin de pouvoir transformer nos potentialités sociales, économiques et culturelles en opportunités au profit de nos enfants, de nos jeunes et de nos femmes.

Chers compatriotes

La réconciliation nationale reste un enjeu majeur que nous devons réussir, dans l’intérêt supérieur de la Nation. Nous devons nous donner toutes les chances pour y parvenir, dans le respect du tryptique «Vérité-Justice-Réconciliation ».

Je dois souligner que cette démarche n’est pas dictée par la volonté contreproductive de faire des règlements de comptes politiques.

C’est le lieu pour moi de saluer l’avancée des dossiers pendants devant la justice, tout en rappelant aux acteurs chargés de les vider que la soif légitime de justice des Burkinabè reste intacte.

Nous devons tout faire pour que la justice soit rendue dans toutes ces affaires sensibles pour aider notre Peuple à se réconcilier avec son histoire, pour ramener la paix des cœurs et créer les conditions propices à la contribution de tous les Burkinabè à l’œuvre de construction nationale.

Au plan sécuritaire, les efforts du Gouvernement se poursuivront pour renforcer les capacités opérationnelles des Forces de Défense et de Sécurité, tout en améliorant les conditions de travail de nos soldats sur les théâtres d’opérations, pour plus d’efficacité et de sécurité.

L’opérationnalisation de la Force conjointe du G5-Sahel à laquelle le Burkina Faso participe continuera à faire l’objet de toutes les attentions. A cet égard, je me réjouis des échanges fructueux que nous avons eus ces dernières semaines sur cette question avec mes pairs du continent et de l’Union européenne. Elle sera également au centre du Sommet que nous aurons à Paris le 13 décembre courant pour concrétiser l’engagement de tous nos partenaires dans cette lutte sans concession qui doit être menée et gagnée contre le terrorisme.

Parce que le terrorisme est un phénomène mondial, l’action internationale du Burkina Faso pour contribuer à son éradication ne faiblira pas.

C’est pourquoi, j’adresse mes encouragements aux soldats burkinabè déployés dans les missions de paix à l’étranger, sous la bannière de la CEDEAO, de l’Union africaine et de l’ONU.

Avec les autres pays de la sous-région et du continent, le Burkina Faso s’investit pour la réalisation de l’unité politique et économique de l’Afrique.

Ce n’est qu’à ce prix, que les peuples africains seront au rendez-vous de l’histoire pour le bonheur des Africains.

Peuple du Burkina Faso

Chers compatriotes

A chacune de mes rencontres avec nos compatriotes vivant à l’extérieur, j’ai pu mesurer combien ils sont profondément attachés à la mère patrie. Je tiens à leur réitérer ma détermination et celle du Gouvernement à leur garantir la place qui leur revient tout naturellement dans l’œuvre commune de construction nationale.

J’ai l’intime conviction qu’aujourd’hui, plus qu’hier, nous avons les ressources internes et les moyens de nous surpasser pour garantir aux générations montantes le Burkina Faso dont elles sont en droit de rêver. Un Burkina fort de la responsabilité plus que jamais affirmée de ses fils et filles, un Burkina riche de la diversité de ses cultures et traditions, un Burkina solidaire d’un monde à la recherche de solutions durables aux maux qui minent l’humanité.

C’est au nom de cette solidarité que nous devons à tous les peuples qui se battent pour un mieux-être que je renouvelle ma gratitude à la communauté africaine ainsi qu’à la communauté internationale pour leur soutien et leurs appuis multiformes dans le grand et noble combat pour le développement humain durable. C’est le lieu pour moi de saluer particulièrement nos amis et nos partenaires techniques et financiers pour leur contribution à la concrétisation du Plan national de Développement économique et social (PNDES).

Je souhaite que la célébration de la fête nationale dans la cité de Bafudji, foyer de résistance des peuples du Sud-Ouest contre la pénétration coloniale contribue à consolider la paix, l’unité nationale et la solidarité des Burkinabè dans l’effort de construction d’une nation démocratique et prospère.

Aux travailleurs des campagnes, des secteurs publics et privés, à toutes nos Forces de Défense et de Sécurité, aux autorités coutumières et religieuses de toutes nos régions, aux enseignants, étudiants, élèves et paysans, à tous les Burkinabè vivant loin de la mère patrie, à toutes les communautés étrangères vivant sur la terre libre du Burkina, j’exprime mes vœux de bonne et heureuse fête nationale.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

Je vous remercie.

Affaire « Trankillos »: le CFOP dépose une plainte contre le Ministre d’Etat Simon Compaoré

" Le Chef de file de l’Opposition politique (CFOP) informe les citoyens burkinabè qu’il a déposé une plainte contre Monsieur Simon COMPAORE, actuel ministre de la sécurité du Burkina Faso, pour détention illégale d’arme à feu.

Ladite plainte a été adressée par les soins du Cabinet d’avocats FARAMA et Associé à Madame le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, le 04 décembre 2017 sous le bordereau de transmission numéro 4710P.

En rappel, le 24 octobre 2017, le CFOP, M. Zéphirin DIABRE, recevait dans sa boite électronique une vidéo montrant Monsieur Simon COMPAORE vêtu d’un gilet blanc qui pourrait bien être un gilet-par-balles, et portant une arme à feu qui présente toutes les apparences d’un fusil de type Kalachnikov.
La vidéo présente Monsieur Simon COMPAORE tenant à l’égard de Monsieur Zéphirin DIABRE, des propos insinuant son implication dans une supposée agression planifiée contre la famille du député Ladji COULIBALY.

Monsieur Zéphirin DIABRE et l’Opposition politique burkinabè considèrent que ces agissements de Simon COMPAORE sont contraires aux lois et règlements en vigueur au Burkina Faso. En effet, aucun Burkinabè (fut-il ministre) ne peut, sans autorisation légalement requise, détenir une arme à feu, de surcroit une arme de guerre.
Ces agissements constituent une infraction punie par la loi pénale, notamment l’article 537 du Code pénal qui dispose que : « est puni d’un emprisonnement de un à cinq ans et d’une amende de 300.000 à 1.500.000 francs ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque, sans autorisation légalement requise, fabrique, exporte, importe, détient, cède, vend ou achète une arme à feu ou des munitions ».

Monsieur Simon COMPAORE a clairement enfreint aux dispositions de l’article précité, puisqu’il a détenu par devers lui une arme à feu dont il ne pourrait en aucune circonstance disposer d’une autorisation légale de port. En effet, seuls des agents de police, de gendarmerie, des différents corps d’armée habilités, dans la stricte mesure exigée par la protection des personnes et des biens ou la défense de l’intégrité du territoire national, peuvent détenir et porter de façon apparente une arme de guerre.

Du reste, en juillet 2017, face aux Kogl-Wéogo de Gogo, le même Simon COMPAORE avouait qu’il serait arrêté le jour où il serait en possession d’une Kalachnikov.
Le CFOP espère de la justice burkinabè un traitement équitable et diligent de sa plainte contre Monsieur COMPAORE."

Ouagadougou, le 08 décembre 2017
Le service de communication du Chef de file de l’Opposition politique

Affaire Paul Kaba Tiéba sans informer le président: la Primature apporte un démentit

C’est avec un grand étonnement que nous avons lu dans les colonnes du Journal Le Reporter N°227 du 1er au 14 décembre 2017, un article faisant état d’un voyage que le Premier ministre Paul Kaba THIEBA aurait effectué récemment à Londres sans en avoir informé au préalable le Président du Faso.

Nous tenons à préciser qu’une telle information est dénuée de tout sens et peut jeter dans l’opinion, le sentiment d’un malaise dans les relations au sommet de l’Etat.

Dans un espace médiatique concurrentiel, la course effrénée vers le scoop où le sensationnel pour s’attirer le maximum de lecteurs ou d’audience, plombe parfois la crédibilité de certains médias. Sinon une simple vérification préalable de cette information au près des services du Premier ministère comme l’exige les principes élémentaires du métier de journalisme, aurait permis au journal, de savoir que depuis le début de l’année 2017, le Premier ministre Paul Kaba THIEBA n’a effectué aucun voyage à Londres encore moins sans avoir informé le Président du Faso.

En plus, c’est une aberration que d’imaginer que le Premier ministre puisse effectuer une mission hors du pays sans informer celui-là même qui a bien voulu placé sa confiance en lui. Cela n’est jamais arrivé depuis qu’il a plu au Président Roch Marc Christian KABORE de placer sa confiance en Paul Kaba THIEBA. Il ne se passe rien entre le Chef de l’Etat et son Premier ministre qui poursuit avec sérénité les activités du gouvernement.

Sans connaitre les motivations profondes de la source de information et de sa publication, nous pensons qu’en distillant de telles mensonges le journal et sa source « digne de foi » veulent jeter dans l’opinion, une polémique qui n’en est pas une car sans fondement.

Le Reporter qu’on connait pour ses efforts en matière d’investigation, gagnerait à vérifier davantage ses informations pour éviter de tomber dans les pièges de certaines sources aux ambitions inavouées.
La Direction de la Communication et de l’Information

Politique: « le premier ministre a dressé un bilan « positif » des 2 ans de son gouvernement, dans des termes qui font qu’on se demande s’il vit au Burkina Faso » UPC

Le Jeudi 30 Novembre 2017, au cours d’une rencontre dite de bilan de l’an 2 de l’accession du MPP au pouvoir, le premier ministre Paul Kaba Thiéba a fait des déclarations indignes de la fonction qu’il occupe.

Evoquant le contexte socio-politique de notre pays, il a affirmé que l’opposition politique est financée par des officines extérieures pour semer le désordre, en déclarant : « ils sont assis à Abidjan, les gens vont les consulter, prennent l’argent, prennent des instructions, viennent à Ouagadougou ici, financent l’opposition et ils sèment le désordre dans le pays ». Faisant toujours l’amalgame, il a lié l’opposition politique aux attaques terroristes en ces termes : « comme vous le savez, nos adversaires ne dorment pas. Ils ont commencé à nous attaquer dès le 16 janvier 2016 ». Et il a terminé par des menaces à peine voilées à l’endroit des partis politiques de l’opposition.
Ces propos font écho à d’autres tenus le 25 Février 2017 par le même premier ministre lorsque, parlant de la situation sociale, il n’a pas craint d’affirmer que les syndicats étaient manipulés par l’opposition.

Membre de l’opposition politique, et de surcroit chef de file de cette opposition, l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) s’insurge contre ces affirmations inacceptables et les condamne avec la plus grande énergie. Notre parti met au défi le premier ministre de publier la moindre information dont il disposerait sur des prétendus financements reçus de l’extérieur par l’UPC, ou sur les liens que notre parti entretiendrait avec des terroristes.

Au regard de la gravité de ces propos, et surtout de la stratégie politique qui les sous-tend, l’UPC se réserve le droit d’ester en justice, car elle considère que ces propos mensongers sont proprement diffamatoires à son encontre.
Lorsque le Premier ministre parle de désordre, à quel désordre fait-il référence et en quoi l’opposition en est-elle responsable ? S’il parle des mouvements sociaux que connait notre pays, qu’il sache que le droit de grève et /ou de « sit-in » est une conquête démocratique que l’UPC défendra toujours aux cotés des travailleurs. Dans tous les cas, l’UPC n’a rien à voir avec ces mouvements sociaux même si elle est solidaire des travailleurs en lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie. C’est insulter l’intelligence de nos syndicats que de croire qu’ils sont à la solde de l’opposition.

Visiblement, le Premier ministre, malgré son piteux mea-culpa du 2 Mars 2017, n’a toujours rien retenu de la magistrale leçon d’histoire que lui a administrée le mouvement syndical lors de leur rencontre, sur son indépendance et le sens de son combat.
S’il veut faire référence à la situation sans tête ni queue dans laquelle se trouve le Burkina Faso aujourd’hui, avec un gouvernement qui ne sait pas où il va, une administration qui tourne au ralenti, une économie en panne et une jeunesse déboussolée, ce n’est pas à l’opposition qu’il doit s’en prendre, mais à lui-même et à ses patrons qui, par leur incurie et insouciance, ont été la risée du monde entier et blessé gravement notre orgueil de Burkinabè, à l’occasion de la visite du Président français Emmanuel Macron. Le Burkina d’aujourd’hui n’est rien d’autre que le fruit de leur manque de vision et de leurs tares en matière de management, toute chose qu’un ministre démissionnaire ; qui sait de quoi il parle, a récemment souligné avec force.

Dans sa verve de nouveau « camarade », le premier ministre a dressé un bilan « positif » des 2 ans de son gouvernement, dans des termes qui font qu’on se demande s’il vit au Burkina Faso, tout en confirmant qu’il ignore totalement l’histoire politique de son propre pays.

Comme à l’accoutumée, c’est à leur fameux PNDES qu’il nous renvoie. Le drame c’est qu’en dehors du gouvernement, plus personne, à commencer par nos partenaires au développement, ne croit plus en ce programme. Après le mirage des milliers de milliards annoncés et que personne ne voit venir, ce PNDES est même en train de devenir une grosse arnaque puisque le gouvernement lui-même en vient à demander aux maires des communes de lui signaler toutes les réalisations faites sur le territoire, quelle que soit l’origine du financement, afin qu’elles soient comptabilisées dans le PNDES.
Mais la myopie politique du premier ministre devient évidente lorsqu’il se targue d’attaquer l’ancien régime.

Quand il attaque un CDP qui aurait pillé le Burkina Faso pendant 30 ans, il oublie d’ajouter que ce sont ses patrons actuels qui, durant ces 30 ans, dirigeaient le CDP aux côtés de Blaise Compaoré. Le Burkina de l’ère Compaoré était dirigé par ce qu’il convient d’appeler « la bande des quatre » : Blaise Compaoré, Roch Kaboré, feu Salif Diallo , et Simon Compaoré. Et ils avaient pour apprentis dévoués et autres larbins, nombre de ténors du MPP qui étaient assis au premier rang lors de sa conférence. Si comme il affirme, en son temps le pays a été pillé, l’armée cassée, la justice cassée et un système clanique mis en place, il n’a pas besoin d’aller loin pour trouver les coupables. Ce sont les mêmes qui l’ont tiré de son « garage » de la BCEAO pour en faire un premier ministre post insurrectionnel, à la stupéfaction générale de ses propres collègues de travail qui l’imaginaient partout, sauf à ce poste !

Le Premier ministre fait sourire lorsque, évoquant feu Salif Diallo, il parle de son « ami » alors que tout le monde connait la hargne avec laquelle l’ex PAN s’est opposé à sa nomination et surtout les humiliations publiques qu’il lui a fait subir. Qu’il se souvienne de son dernier passage à l’Assemblée nationale pour son discours sur la situation de la nation. S’il y a une chose que même les novices en politique apprennent vite, c’est bel et bien l’hypocrisie !

Mais il insulte notre intelligence à tous, lorsqu’il déclare : « Aujourd’hui tout le monde peut soumissionner à un appel d’offres, à un marché public en toute liberté, compétir en toute liberté et égalité de chance ». C’est vraiment nous inviter à prendre les vessies pour les lanternes. Où y’a t’il compétition et égalité de chance quand il y a gré à gré comme c’est aujourd’hui la règle, en application de la loi sur les PPP ? Il est de notoriété publique que les marchés publics sont monopolisés aujourd’hui par une camarilla de nouveaux opérateurs économiques sortis du néant de par la magie du MPP. Au système clanique que dénonce le premier ministre dans l’ancien régime, s’est substitué un nouveau système clanique, basé sur les relations de parenté, les affinités politiques, et la communauté d’intérêts financiers. On n’a jamais connu un régime où les règles de passation des marchés publics ont été aussi bafouées.

Evoquant la situation de l’armée, le Premier ministre dit avoir trouvé une armée complètement désorganisée ajoutant qu’il n’y avait même pas d’armée ! Pour l’UPC, ces propos sont une insulte grave au travail harassant abattu par les officiers patriotes et les soldats de notre armée depuis toujours. Mais plus grave, ces propos sont proprement irresponsables au moment où notre pays est englué dans une guerre asymétrique contre les forces du mal. Un vrai chef de guerre n’évoque jamais publiquement les faiblesses de son armée ! C’est un principe élémentaire de stratégie ! Nos ennemis nous écoutent, et ce genre d’affirmation venant d’un haut responsable de notre pays constitue pour eux un encouragement à persévérer dans leur sale besogne. C’est triste !
Mais le premier ministre nous laisse pantois quand il évoque la réorganisation de l’armée et des forces de sécurité. En effet, l’UPC observe qu’il a confié ces deux secteurs hautement stratégiques dans l’étape actuelle de la vie de notre pays, à deux ministres dont l’incompétence est notoire. La légèreté du comportement du Ministre de la sécurité et son incapacité à manager ses troupes sont connus de tous, y compris hors du Burkina, au point qu’il est devenu un objet de risée internationale. Quant au ministre de la défense, tout le monde sait qu’au sein de notre armée, sa nomination est considérée comme une « foutaise » au regard de ce que l’on sait de son parcours académique, de son parcours professionnel, et de sa personnalité.

De manière globale, le premier ministre a tenté, devant ses camarades, de dresser un bilan flatteur de son action là où les Burkinabè ne voient que recul. Pour l’UPC, en matière de bilan, il ne sied pas de vanter son propre travail. Il faut laisser les autres apprécier. Les Burkinabè n’ont pas besoin que le Premier ministre leur dise que tout va bien. Si tout va bien, ils le constatent eux-mêmes et ils applaudissent. Or tel n’est pas le cas !

Si le Premier ministre est libre de vanter son travail devant ses soit disant « camarades », ces fameux « camarades » qui le traitent d’intrus et réclament à cor et à cri sa tête, il n’est pas autorisé à diffamer les partis de l’opposition. Notre parti observe que c’est devenu une habitude pour nos premiers responsables de causer « dèguè » et plus le temps passe, plus on voit resurgir la vielle arrogance qui a fait tant de mal à ce pays.

Mais alors que seuls les caciques du MPP excellaient dans cet exercice, depuis quelques temps, l’apprenti politicien sorti de nulle part qu’est le Premier ministre se prend lui aussi au jeu. Peu au fait des péripéties de notre histoire politique récente, maitrisant mal les arcanes de son propre parti et les luttes d’influence qui s’y déroulent actuellement, il se plait à répéter les formules toutes faites qu’il a entendu dans ses conversations avec les caciques du régime, achète des vielles bagarres qui le dépassent, et utilise des expressions mal à propos dans le souci de se donner une légitimité d’insurgé.

On le comprend, car il doit faire dans la surenchère pour essayer de donner des gages à une famille politique qui ne l’a jamais accepté, et s’identifier à une population dont il a suivi le combat historique sur les écrans de télévision. C’est son problème. Mais si, voulant jouer au « camarade », il se perd dans des accusations sans fondement contre l’UPC, qu’il sache qu’il aura la réplique qu’il mérite.

Ouagadougou le 5 Décembre 2017

Pour le Bureau politique national de l’UPC,
Le Secrétariat national chargé des affaires politiques

Déclassification des documents sur l’assassinat de Thomas Sankara: le réseau international Justice pour Sankara prend acte

Ceci est un communiqué de presse du réseau international Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique, suite à la promesse faite par le président français Emmanuel Macron, d’ordonner la déclassification des documents sur l’assassinat de Thomas Sankara.

Lors de sa rencontre avec les étudiants, à Ouagadougou au Burkina Faso, le mardi 28 novembre 2017, le Président Emmanuel Macron a déclaré : « J’ai pris la décision que tous les documents produits par des administrations françaises pendant le régime de Sankara et après son assassinat, ... couvertes par le secret national soient déclassifiés et consultés en réponse aux demandes de la justice burkinabè ».

Nous prenons acte de cette promesse avec satisfaction. Elle est le résultat d’un long combat qui n’a connu des avancées que parce que Blaise Compaoré, ami de la France, a été chassé du pouvoir après une magnifique et puissante insurrection du peuple uni du Burkina Faso. Elle résulte d’une importante activité déployée au Burkina Faso, mais aussi dans de nombreux autres pays, dont la France pour que justice soit rendue à Thomas Sankara, activité à laquelle notre réseau a contribué de toutes ses forces. Le Président du Burkina Faso est lui-même intervenu en ce sens dans une interview donnée à RFI, TV5 Monde et Le Monde le 5 novembre dernier.

Outre les citoyens qui se sont engagés, la famille Sankara et les avocats, nous tenons à remercier ici tous ceux qui ont contribué à ce que l’Affaire Sankara soit largement couverte par la presse, rendant difficile qu’elle ne tombe dans l’oubli.

M. Macron a déclaré qu’il n’aurait pas donné l’ordre d’attaquer la Libye s’il avait été lui-même Président au moment des évènements. Mais nous aurions aimé qu’il s’excuse aussi pour l’exfiltration du dictateur burkinabè par l’armée française contribuant ainsi à le soustraire à la justice de son pays. Nous rappelons qu’aujourd’hui Blaise Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire, est aussi sous le coup d’une demande d’extradition pour son inculpation de l’assassinat de Thomas Sankara.

La promesse du Président français nous aurait rempli de satisfaction et nous aurions certainement crié victoire si elle avait été faite il y a quelques mois. Mais depuis la demande du juge burkinabè d’une commission rogatoire et de la levée du secret défense, nous avons pris l’initiative d’aller à la rencontre de victimes ou de leurs soutiens en butte au secret défense. Nous avons découvert que de telles promesses leur ont déjà été faites sans qu’elles ne soient réellement suivies d’effet. Aucune des déclassifications obtenues dans ces différents dossiers et pourtant très médiatisées par le pouvoir en place n’ont en réalité donné de résultat.

Au contraire, les familles des victimes ou leurs amis, se sont trouvés en butte à toutes sortes de manœuvres, parfois de pressions, voire de menaces, de mensonges. Elles ont confirmé ce que déclarait le juge Trévidic sur le secret défense en 2011, interviewé par Médiapart : « Je n’ai jamais eu connaissance, je dis bien jamais, dans aucun dossier, de la déclassification d’un seul document estampillé « secret défense », et encore moins « très secret défense ». Seuls l’ont été des documents « confidentiel défense », le plus faible degré de classification. ... » (Source : https://www.mediapart.fr/journal/france/230211/le-juge-trevidic-denonce-le-dispositif-sur-le-secret-defense-nest-pas-constitu?onglet=full ). Voilà suffisamment de quoi rester très prudent.

Emmanuel Macron, l’a reconnu lui-même, il ne serait pas venu au Burkina s’il n’avait pas des réponses claires sur la levée du secret défense. L’aveu, d’une certaine façon, que la pression était devenue trop forte pour fuir la question.

Cette promesse constitue néanmoins une avancée importante sur laquelle nous allons nous appuyer pour progresser dans la recherche de la vérité dans l’assassinat de Thomas Sankara.

Nous appelons toutes les personnes engagées dans notre campagne et plus largement tous ceux épris de justice, qui souhaitent que la vérité sur l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons soit connue à rester mobilisés. Nous avons conscience que cette promesse ne sera tenue que si la pression populaire reste forte et permanente.

Le 3 décembre 2017, à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Koudougou, Dori, Dakar, Paris, Berlin, Liège, Las Palmas, Ottawa, Toronto, Turin, Montpellier, Toulouse.
Le réseau international Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique
Contact : contactjusticepoursankara@gmail.com