L’ex-ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, un des principaux accusés dans le procès du putsch manqué de 2015, a été autorisé à partir à Tunis mercredi pour y soigner ses problèmes cardiaques.
Sa demande d’évacuation sanitaire à l’étranger a fini par être acceptée. Mercredi 6 mars, Djibrill Bassolé a quitté Ouagadougou pour Tunis afin d’y suivre un traitement approprié à ses problèmes cardiaques récurrents depuis 2017. Selon un communiqué de Rémis Fulgance Dandjinou, ministre la Communication et porte-parole du gouvernement, il a été évacué en Tunisie « pour des raisons sanitaires », où il « subira des soins appropriés comme recommandés par ses médecins traitants ».
L’ancien chef de la diplomatie de Blaise Compaoré, qui est un des principaux accusés du procès du putsch manqué de 2015 aux côtés du général Gilbert Diendéré, a pris place à bord d’un avion médicalisé mis à sa disposition par l’État. À bord se trouvaient son épouse, un médecin militaire, et des éléments de sécurité chargés de l’escorter durant toute la durée de son hospitalisation.
De retour à Ouaga « dès qu’il ira mieux »
Selon ses proches, il est encore trop tôt pour donner une durée à son séjour en Tunisie. « Il reviendra à Ouagadougou dès qu’il ira mieux. Il ne demandait qu’à se soigner », assure son avocat, Me Bonkoungou, selon lequel son client n’a aucune intention de se soustraire à la justice burkinabè. Officiellement accusé de « meurtres, trahison et complicité d’attentat à la sûreté de l’État », Djibrill Bassolé avait plaidé non coupable lors de sa première comparution devant le tribunal militaire, en décembre dernier, durant laquelle il était apparu affaibli.
Ces dernières semaines, l’état de santé de ce général de gendarmerie s’était aggravé. Il alternait les séjours entre l’hôpital et la villa du quartier cossu de Ouaga 2000, où il avait été placé en résidence surveillée en octobre 2017. Fin février, sa défense avait donc adressé une nouvelle demande d’évacuation sanitaire à l’étranger au président du tribunal militaire, le juge Seydou Ouédraogo, ainsi qu’au ministre de la Défense, Chérif Sy.
Contrairement aux précédentes, celle-ci a donc été acceptée par les autorités. « Cette évacuation participe de la volonté du gouvernement de veiller au respect des droits des personnes accusées et de s’assurer que les conditions sont réunies afin que chaque accusé puisse répondre de ses actes et participer, ainsi, à la pleine et entière manifestation de la vérité », explique le communiqué gouvernemental.
Avec Jeune Afrique