Nomination d’un nouveau PM: le MPP est aujourd’hui obligé d’aller chercher son Premier ministre parmi les cadres éminents de l’ancien régime.

Comme tous les citoyens, nous avons appris la démission du Premier Ministre Paul Kaba THIEBA et la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, en la personne de M. Joseph Marie Christophe DABIRE.

 
L’Opposition politique prend acte de cette nomination, qui relève des prérogatives constitutionnelles du Président du Faso.

L'Opposition n'a pas de jugement à porter sur la personne de M. DABIRE. Elle remarque cependant que le pouvoir du MPP, qui passe son temps à vilipender l'ancien régime, est aujourd'hui obligé d'aller chercher son Premier ministre parmi les cadres éminents de cet ancien régime.

Cela dit, l’Opposition estime que la solution à la situation de chaos que vit actuellement notre pays ne peut pas se résumer en un simple changement de Premier ministre ou de Gouvernement.
Notre pays est au bord de l’abime du fait de l’incapacité notoire du chef de l’Etat actuel, M. Roch Marc Christian KABORE, à le gérer.

Depuis trois ans à la tête de notre pays, le Président KABORE a amplement fait la preuve qu’il n’a aucune vision pour l’avenir du Burkina et qu’il n’est pas à la hauteur des défis que le Burkina Faso doit relever.
Partant de ce fait, ce ne sont pas des changements de Premier ministre ou de gouvernement qui vont permettre au Burkina Faso de se remettre sur le bon chemin.
Sous la présidence de Roch Marc Christian KABORE, notre pays vit des heures sombres, et son avenir est largement hypothéqué.
La vérité que nous devons tous reconnaitre, c’est que le véritable problème du Burkina Faso aujourd’hui, c’est le manque de leadership du Président du Faso.

Mesdames et Messieurs,

Comme tous les Burkinabè, l’Opposition a aussi appris la nomination d’un nouveau chef d’état-major de notre armée, en la personne du Général Moise MINOUNGOU, qui remplace le Général Oumarou SADOU.
L’Opposition prend acte de cette décision. Elle attend de juger le nouveau CEMGA sur la base des résultats de notre armée dans la lutte contre le terrorisme.

Mesdames et Messieurs,

Trois semaines après le massacre de 49 peulhs dans le Sanmatenga, les yeux sont toujours rivés sur la Justice. Aucune arrestation n’a été faite, aucune action concrète n’a été posée. Pendant ce temps, des manifestations ont eu lieu à Ouagadougou, à Dori et à Bobo-Dioulasso pour exiger justice et pour dire « plus jamais ça ». L’Opposition politique a participé à ces marches-meetings qui ont mobilisé du monde.
En plus de ce drame, à quelques encablures de Yirgou, précisément à Gasseliki, de lugubres individus ont lâchement assassiné une vingtaine de personnes en l’espace de 5 jours. Jusqu’à présent, les autorités compétentes n’ont pas fourni d’informations détaillées sur ces tueurs.
Sur le cas de Yirgou, et sur celui de Gasseliki, l’Opposition politique exige lumière et justice.
L’insécurité chronique dans la zone a entrainé des dizaines de milliers de déplacés. L’Opposition demande au gouvernement burkinabè, aux amis du Burkina et aux bonnes volontés d’être solidaires à l’endroit de ces compatriotes refugiés internes.

Chers amis de la presse,

L’aggravation de la crise sécuritaire affecte sérieusement notre système éducatif.
Selon Mme Anne Vincent, Représentante de l’UNICEF au Burkina Faso, environ 1.000 écoles sont aujourd’hui fermées, et presque 100.000 élèves se retrouvent dans la rue.
L’Opposition politique a attiré plusieurs fois l’attention du Gouvernement sur cette question. En s’attaquant à l’éducation, les terroristes s’en prennent à notre civilisation, à notre citoyenneté, à nos valeurs et à notre démocratie. Plus grave, ils volent l’avenir de plusieurs générations.
C’est pourquoi ceux qui nous dirigent, et à qui notre peuple a remis tous les moyens possibles d’actions, ne doivent pas assister à la catastrophe sans rien faire.
Le Gouvernement, les collectivités territoriales et l’association des parents d’élèves doivent se concerter et trouver au plus vite une solution pour arrêter l’hémorragie. Nous pensons que ces entités peuvent trouver des solutions endogènes et durables, qui correspondent à la réalité de chaque localité concernée.
Mesdames et Messieurs de la presse,
En ce mois de janvier, nous avons appris avec consternation ce qui est advenu dans la Comoé et dans le Kénédougou. Pendant que la pluie nous battait, nous-nous sommes battus, nous-nous sommes entretués.
En effet, le 12 janvier dernier, un drame s’est produit à Nafona, dans la province de la Comoé. Le commandant de corps urbain de Banfora, le commissaire du district de Soubakaniédougou et une femme du village ont été atrocement tués.
Moins d’une semaine après, soit le 18 janvier, un affrontement a opposé des jeunes de Orodara à la police, causant 05 décès et 08 blessés du côté des jeunes.
L’Opposition politique condamne fermement les tueries et la vague de violence dans ces deux localités. Elle présente ses condoléances aux familles endeuillées, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
L’Opposition estime que Nafona et Orodara sont la triste manifestation du malaise social qui secoue notre pays. L’incivisme a atteint un sommet jamais égalé, nourri par l’impunité généralisée, le mauvais exemple de l’élite dirigeante, et la faiblesse de l’Etat.
Le sang n’émeut plus grand monde dans notre pays. Le Burkina Faso, jadis havre de paix, s’est transformé en destination hautement risquée.
Il faut que ça cesse. La personne qui a la légitimité pour donner le ton et fixer la destination, c’est bien le Président du Faso. Notre société a besoin de réformes audacieuses et de dialogue sincère. Les rapports entre l’Etat et les citoyens ont besoin d’être revues.
La justice a besoin de se mettre à jour de manière impartiale, transparente, professionnelle non seulement pour les faits passés tels que l’Insurrection et le putsch manqué, mais aussi pour les crimes en cour sans distinction d’obédience politique, ethnique, religieuse ou coutumière. Sans quoi, nous ne sommes pas loin du gouffre.

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