An V de l’insurrection populaire: « avec l’arrivée au pouvoir du MPP, tout est pire qu’avant » CFOP

Nous voudrions également commémorer, avec vous, un autre événement important dans la vie de la Nation. Il s’agit de l’Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. En l’An V de ces événements chargés d’histoire et d’enseignements, nous rendons un vibrant hommage à tous les martyrs tombés, et souhaitons prompt rétablissement à ceux qui vivent avec des blessures physiques et internes.

Avec l’Insurrection populaire, plus rien ne devrait être comme avant. Nous constatons cependant qu’avec l’arrivée au pouvoir du MPP, tout est pire qu’avant. Les leaders du MPP ont utilisé le peuple insurgé pour accéder au pouvoir, et poursuivre le pillage, la division, la vengeance, tout ceci sur fond d’incompétence notoire.

En ce 5ème anniversaire de l’Insurrection, l’Opposition souhaite que justice soit rendue à l’ensemble des victimes sans discrimination aucune, et que le peuple puisse se réconcilier et relever les défis existentiels du moment.

Le défi sécuritaire est de loin le plus préoccupant à l’heure actuelle. Dans plusieurs localités du Burkina, des FDS et des civils sont tués au quotidien, et l’exode continue.

Le samedi dernier, des OSC ont organisé un meeting au Stade Municipal pour « soutenir les FDS et les victimes des attaques terroristes ». Le soutien à nos FDS est une cause si noble que l’Opposition Politique ne saurait manquer d’accompagner. C’est pourquoi le Chef de File de l’Opposition Politique, lui-même empêché, a dépêché à ce meeting un représentant, en la personne de M. Adama SERE, Président du RDEBF.

L’union sacrée pour le soutien aux FDS ne laisse personne indifférent. Aussi a-t-on noté également la présence de respectables hommes de Dieu, des chefs coutumiers et des opérateurs économiques.

Cependant, les moyens déployés lors de ce meeting ainsi que l’aéropage gouvernemental présent en ces lieux laissent penser à une campagne du MPP déguisée en soutien aux FDS.

Au fait, le MPP a honte de son propre logo peu mobilisateur, si bien qu’il est obligé de se cacher derrière des personnalités morales pour battre campagne.

Mais ce qui est choquant, c’est le manque de sincérité envers le peuple. C’est aussi ce courage de se servir de cette « aspiration du peuple à soutenir ses FDS » pour battre campagne et tenter de redorer son blason.

L’Opposition politique a été la première à organiser une activité de soutien à nos FDS, ainsi qu’une collecte de fonds pour l’effort de guerre, le 29septembre 2018. L’Opposition a aussi formulé des recommandations au dialogue politique, en vue de lutter efficacement contre le terrorisme.

Mais qu’il soit bien entendu que nous-nous démarquerons de toute propagande politique sous l’habillage du soutien aux FDS. Nos soldats ne sont pas un fonds de commerce politique.

Nous ne sommes pas des apatrides, bien au contraire. Les apatrides, ce sont ceux qui volent l’argent destiné à équiper nos FDS. L’heure est tellement grave, qu’on ne devrait plus être à ces manœuvres politiciennes.

Au cours de ce meeting, d’aucuns ont émis l’idée de la promotion de l’autodéfense pour contrer les ennemis sans visage. Pour l’Opposition, toute idée allant dans le sens de la lutte contre le terrorisme est à saluer. Il faut cependant que ceux qui portent l’idée puissent éclairer le peuple sur un certain nombre de points :
-Qu’est-ce qui ne va pas dans l’armée, pour que des civils puissent être invités au front ? Des problèmes d’effectifs des troupes ? De matériels ? De renseignement ? De motivation ?
-Qui organisera les civils pour l’autodéfense ?
-Qui fournira les armes (et quels types d’armes) aux civils ? Qui fournira les munitions ? Qui en assurera la maintenance, le suivi et la bonne utilisation ?
-Comment éviter les germes d’une guerre civile, tout en tirant au maximum les bénéfices de cette autodéfense ?
-Une fois les terroristes affaiblis, comment s’assurer le désarmement des civils ?
-Quelles sont les menaces et opportunités pour l’Etat ?

C’est à la lumière des réponses apportées à ces questions que toute appréciation pourrait être faite. Dans tous les cas, l’Opposition estime que l’avis technique des Forces de défense et de sécurité est important pour le murissement de cette idée. L’Opposition estime également que c’est avant tout le rôle de l’Etat de protéger ses citoyens, leurs biens, et l’intégrité du territoire. M. Roch Marc Christian KABORE, en prêtant serment, a juré de protéger les Burkinabè. S’il se trouve incapable aujourd’hui de le faire, c’est à lui de l’annoncer solennellement aux Burkinabè, et non à d’autres personnes de le faire à sa place.

Le terrorisme auquel notre pays fait face depuis quatre ans requiert que l’Etat travaille à immatriculer tous les citoyens burkinabè. La CNIB est le document d’identification le plus important, attestant de la nationalité burkinabè.

Cependant, selon les chiffres fournis par le Directeur général de l’Office nationale d’identification (ONI), Monsieur Aristide BERE, à la date du 31 août 2019, 10 millions et demi de cartes d’identité ont été produites et, parmi ces cartes, 8 millions et demi sont effectivement actives. Il précise que le taux de possession de la CNIB est bon dans seulement 15 provinces et insuffisant dans les 30 autres.
Pour que le maximum de Burkinabè puise obtenir ce précieux sésame, l’Opposition propose que le prix soit ramené de 2.500 F à un 500 F, grâce à une subvention publique.

Dans ce sens, le Chef de file de l’Opposition a adressé une lettre au Président du Faso le 23 octobre passé. Par ailleurs, l’Opposition politique, à travers son Chef de file, a entrepris de requérir l’avis de certains partenaires au développement sur la question, et de tester auprès d’eux l’idée d’un soutien spécial à notre pays pour lui permettre de procéder à la délivrance de CNIB à grande échelle, et à un prix fortement subventionné.

Les réactions suscitées par la proposition encouragent le CFOP à suggérer au Gouvernement d’initier d’urgence un projet d’envergure, et d’organiser une table-ronde pour solliciter l’appui de nos partenaires .

En 2010 déjà, alors que le pays n’était pas confronté au terrorisme, la CNIB était à ce prix subventionné de 500 francs CFA.
Aujourd’hui, la précarité des citoyens s’est aggravée avec l’insécurité chronique et son corollaire de déplacements massifs de populations.

Ici et là, on constate des initiatives privées de subvention des CNIB. Ces initiatives, portées le plus souvent par des politiciens à l’approche des échéances électorales, ne sont qu’une forme de corruption électorale. Ce type d’initiatives est loin d’ailleurs de combler le besoin en CNIB de toute la population.

Extrait de la déclaration liminaire du CFOP

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