Burkina: Bissa Gold,Le syndicat menace de faire couler l’entreprise

Compte tenu des conditions de travail et de vie désastreuses des travailleurs de Exterhum-Africa à Bissa Gold, la Confédération nationale des Travailleurs du Burkina (CNTB) a tenu une conférence de presse le mercredi 14 octobre 2015 à son siège. Le but est d’éclairer l’opinion publique nationale et internationale sur la situation des employés de ladite société. Les travailleurs n’hésitent pas à mettre en exécution la menace de détruire la mine.

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Depuis le 9 octobre 2015, les travailleurs de la société de placement Exterhum Africa ont entamé un arrêt de travail sur le site de la mine d’or de Bissa Gold. En effet, selon Thomas Paulin Ouédraogo, secrétaire général confédéral à la protection sociale et aux normes, cette suspension de travail est consécutive à un préavis de grève soumis à leur employeur avec ampliations à la société, aux autorités compétentes (DRTSS/C& CN) et à leur centrale syndicale, la CNTB. Dans ce préavis, ils réclament la satisfaction totale de leur plate-forme déposée depuis le 10 avril 2015 et qui, jusque-là, n’a pas eu de réponse officielle encore moins satisfaisante de la part de la société de placement, leur employeur.

Les points inscrits dans la plate-forme sont, entre autres l’augmentation du volume horaire des rencontres des délégués du personnel ; l’arrêt des refus de renouvellement des contrats de travail ou que le refus soit motivé par une faute du travailleur et la signature de contrat à durée indéterminée ; autorisation d’utiliser les téléphones portables par les travailleurs sur leur lieu de travail ; le changement de la rotation du travail au lieu du système 4/4 actuellement appliqué ; l’augmentation de la prime de panier pour le travail de nuit ; le paiement avec rappel des jours de dimanche et jours fériés ayant fait l’objet d’activité professionnelle ; le paiement d’une prime de poussière et de salissure.

Ainsi, face à ces revendications, la Direction de la société est restée muette. Un mutisme que le syndicat qualifie de mépris à l’égard des travailleurs. C’est donc suite à cette attitude, en attendant une réponse de leur part, que les employés ont décidé d’observer cet arrêt de travail. Pour Rasmané Yelbéogo, délégué du personnel, ils sont prêts à observer une grève à longue durée, quitte à faire couler la société s’il le faut.

Aussi faut-il rappeler que les recrutements au sein de l’entreprise minière se font après test et lorsque celui-ci est concluant, le postulant est dirigé vers la société de placement Exterhum pour signer un contrat à durée indéterminée. Les travailleurs sont ensuite soumis aux règlements de la société minière Bissa Gold, sauf que pour la paie, celle-ci relève de la compétence exclusive de la société de placement Exterhum. Selon Thomas Paulin Ouédraogo : «le nœud du problème est que, premièrement, nous ne connaissons même pas qui est notre employeur exactement». Ils disent avoir signé le contrat avec Exterhum Africa qui ne possède pas de bureaux, ne détermine pas les horaires de calendrier, ni les tâches etc ; ces charges sont plutôt assurées par Bissa Gold par qui, ils ont d’abord été recrutés.

Ils reconnaissent que leurs salaires leur sont régulièrement versés mais avec des retenues, car, selon eux, ils auraient découvert dans un journal d’investigation que 38% de leur salaire sont retenus par Exterhum.

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