Burkina: l’état d’urgence prolongé

Le Projet de loi de prorogation de l’état d’urgence adopté ce jeudi 11 juillet par l’Assemblée nationale. Au cours des débats qui ont précédé ce vote, les députés dont Yahaya Zoungrana du CDP dit ne pas comprendre pourquoi la région du centre-nord ou la situation sécuritaire s’est fortement dégradée, entrainant ainsi un déplacement massif des populations de cette localité.

Prenant la parole, le député maire de Dori, Aziz Diallo a estimé qu’il ne suffit pas de décréter l'état d'urgence et confiner des gens dans des non lotis ou dans leurs cours.

« Ils ont besoin de sécurité pour sortir cultiver leurs champs. Ils n'ont pas besoin qu'on leur apporte des sacs de riz ou leur trouver des camps de réfugiés. Ils ont simplement besoin de sécurité », a-t-il ajouté avant de demander «Pourquoi des gens armées circulent à moto, sèment la terreur ? Où sont nos forces de défense et de sécurité ? »

Répondant aux questions posées par les députés, le ministre de la justice Réné Bagoro présent lors de ce vote s’est montré rassurant. A la question de savoir si l’état d’urgence ne peut pas être étendue à d’autres localités outre que les 14 provinces et 6 région déjà concernée, le ministre a rétorqué que : « En dehors des zones concernées par l’état d’urgence, d’autres zones sont effectivement touchées par les actes terroristes. Le gouvernement examine la possibilité d’y étendre le régime de l’état d’urgence ».

Le ministre a également rappelé que la prudence était de mise et que les zones déjà concernées le resteront. « Pour les zones couvertes par le régime de l’état d’urgence, certes il y a une amélioration de la situation sécuritaire, mais la prudence commande que ces zones demeurent sous le régime exceptionnel de l’état d’urgence en vue de renforcer les acquis », a-t-il précisé.

« Des ministres ont brillé par leur absence »

Les députés ont aussi regretté l'absence des ministres défense, sécurité, de la décentralisation depuis l'examen de la loi en commission jusqu'au jour où la loi a été mise en débat à l'hémicycle. Selon eux, la question de terrorisme n'est pas prise au sérieux par le gouvernement. Ils estiment que le ministre de la justice seul ne peut pas répondre aux leurs préoccupations.

Déclaré par décret présidentiel le 1er janvier 2019 après l’attaque de Toéni (Boucle du Mouhoun) qui a causé la mort de 10 militaires, l’état d’urgence avait été prorogé pour une durée de 6 mois par l’Assemblée nationale en séance plénière du vendredi 11 janvier 2019. Cette prorogation avait pris effet à partir du 13 janvier 2019.

Les zones ci-après du territoire national sont concernées :

Région de la Boucle du Mouhoun : les provinces de la Kossi et du Sourou ;
Région du Centre-est : la province du Koulpélogo ;
Région de l’Est : les provinces de la Gnagna, du Gourma, de la Komandjari, de la Kompienga et de la Tapoa ;
Région des Hauts-bassins : la province du Kénédougou ;
- Région du Nord : la province du Lorum ;
- Région du Sahel : les provinces de l’Oudalan, du Séno, du Soum et du Yagha

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