Afrique
Lybie: une malienne raconte son calvere, « Nous étions violées tous les jours »
Hawa a 25 ans. En 2016, suite à des problèmes familiaux, elle fuit le Mali. Après quelques mois en Algérie, la jeune malienne gagne la Libye. Là-bas, elle sera vendue, violée, frappée et verra plusieurs hommes mourir sous ses yeux. Pour InfoMigrants, elle a accepté de raconter ce qu’elle a vécu.
À 17 ans, mon père m’a fait arrêter l’école pour me marier de force. J’ai eu un enfant la même année.
En juin 2016, suite à des problèmes avec mon mari, j’ai quitté mon foyer et mon pays, le Mali. J’ai envoyé ma fille chez ma sœur qui vit dans un autre pays d’Afrique et je suis allée en Algérie. Pendant quelques semaines,
j'ai travaillais comme femme de ménage puis j'ai pris la route de la Libye, pour aller en Europe.
"Ça tirait de partout"
À Debded [NDLR : ville algérienne frontalière avec la Libye], j’ai donné 600 euros à un"coaxer" d’origine malienne.
On a passé deux jours chez lui, puis il nous a présenté un jeune Noir, notre guide, qui devait nous accompagner à pied jusqu’à la première ville libyenne, Ghadamès.
Là, j’ai commencé à vivre l'enfer. Après avoir marché 10 km dans le désert, on a entendu des coups de feu, ça tirait de partout. Comme c’était la nuit, notre guide nous a demandé de nous asseoir et de ne surtout pas bouger.
Plusieurs hommes armés sont arrivés. Ils ont tiré des coups de feu en l’air et nous ont demandé de nous coucher sur le ventre, les mains derrière la tête.
Ils nous ont fouillés ,ils ont pris mon téléphone portable et l’argent que j’avais mis dans ma poche ,avant de nous laisser repartir.
"Les coups de poings arrivaient de tous les côtés"
On a passé la nuit dans une petite maison dans le désert. Le lendemain matin, des Libyens sont venus nous chercher et nous ont fait monter dans leurs véhicules. On était entassés comme des moutons. Ils nous ont seulement donné de l’eau.
Heureusement qu’un passager avait des biscuits qu’il a partagé avec le reste du groupe.
Après une semaine de voyage dans le désert, les Libyens nous ont parqué dans une maison et ont demandé aux filles de sortir. Nous étions plus de 12 femmes. Ils nous ont ordonné de nous déshabiller devant eux.
Moi, j’ai d’abord refusé leur expliquant que j’étais musulmane pratiquante et que je ne me déshabillais pas devant un inconnu.
Les hommes m’ont alors frappée, les coups de poings arrivaient de tous les côtés. L’un d’entre eux a mis son arme devant ma tête et m’a contraint à me déshabiller. Puis, ils ont abusé de nous, nous ont forcées à pratiquer des actes sexuels, sans protections.
Nous n’avions pas le choix : nous étions obligées d’accepter sinon c’était la mort assurée.
Ils ont ensuite fouillé nos affaires pour voler notre argent et nos téléphones portables. Moi, j’avais caché 300 euros dans une petite poche que j’avais cousue à ma culotte. Mais ils ont quand même trouvé l’argent.
"Chaque jour, des Libyens nous violaient"
Ensuite, nous avons embarqué dans un autre véhicule qui nous a déposés à Tripoli. Arrivées dans la capitale libyenne, on a été vendus à des trafiquants et emmenés dans leur "ghetto".
C’était un Malien, un ami du "coaxer" que j’avais rencontré en Algérie, qui est venu nous chercher.
Il nous a enfermé dans une pièce. Nous y sommes restés plus de deux semaines pendant lesquelles ce trafiquant malien, mais aussi des Gambiens et des Nigérians abusaient de moi et des autres femmes présentes, toujours sans protection.
Nous avons ensuite été envoyés dans une prison où nous étions de nouveau détenus dans une chambre, sans voir la lumière extérieure, avec pour seul repas par jour un demi pain et du fromage.
Nous ne pouvions pas sortir de cette pièce, nous étions obligés de faire nos besoins dans une boite qui restait à nos côtés.
Chaque jour, des Libyens nous violaient. Les hommes, eux, étaient frappés avec du fer pour qu’ils appellent leurs proches restés au pays et que ces derniers envoient de l’argent pour les libérer.
Les gardiens de prisons étaient des Noirs, des Nigérians. Un jour, ils ont frappé un jeune homme à mort sous mes yeux.
Un autre jour, ils ont enchaîné un Noir par les pieds à l’arrière d’une voiture et ont roulé en le traînant, jusqu’à ce qu’il meurt. Une autre fois, ils ont exécuté trois jeunes en leur tirant dessus à bout portant.
Là-bas j’ai prié, imploré le bon Dieu de mourir, de prendre mon âme afin que je sois en paix.
"Notre zodiac était percé, beaucoup de gens sont morts"
Je suis restée un mois dans cette prison. J’ai pu sortir grâce à une amie qui a envoyé de l’argent en échange de ma libération.
Je suis ensuite allée me réfugier chez des Sénégalais, des amis d'une connaissance. Après quelques jours chez eux, ils m’ont emmenée à Sabratha. La nuit du 15 septembre 2017, j'ai réussi à monter à bord d’un canot.
Notre zodiac était percé, l’eau est rentrée dans le bateau, l’autre côté du zodiac s’est dégonflé et beaucoup de gens sont morts ce jour-là. Vers 18h, après une nuit et une journée en mer, un bateau humanitaire est venu nous secourir et nous a déposés en Sicile.
J’ai ensuite été transférée à Rome où j’ai passé un mois. Mon rêve était de m’installer en Allemagne.
Je me suis donc débrouillée pour atteindre la frontière franco-italienne. À Vintimille [NDLR : ville italienne proche de la frontière française], j’ai payé un passeur 50 euros pour qu’il me cache dans sa voiture et me dépose à Nice [NDLR : ville du Sud de la France]. J’ai mis deux jours pour arriver à Sarrebruck, à la frontière franco-allemande.
À la gare, j’ai rencontré un Congolais qui m’a payé le billet de train pour aller à Berlin.
Dans la capitale allemande, je me suis tout de suite rendue à la police. Ils ont pris mes empreintes et m’ont amené dans un camp de migrants en attendant de faire mes démarches administratives.
Mais, les autorités allemandes me disent aujourd’hui que je suis "dublinée" et que je dois donc retourner en Italie. Je ne veux pas y aller, je veux rester en Allemagne.
Le prénom a été modifié
INFOMIGRANTS
Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara et Guillaume Soro se sont rencontrés
Alassane Ouattara et Guillaume Soro se sont à nouveau parlés. C’est l’information que donne l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique sur son site internet dans sa parution du 11 Décembre 2017 .
Cette rencontre se serait déroulée il y a près d’une semaine, le 6 décembre à 18h45 et sans intermédiaires. Seul un cercle très fermé de proches en était informé.
‘’Soro avait d’ailleurs été informé de sa nomination au poste de vice-président du RDR, le 20 novembre, par le frère du chef de l’État, Birahima Téné Ouattara’’ selon JA
Sur le lieu de la rencontre, rien ne fuse. Encore moins sur la teneur de la conversation entre ces deux personnalités. Tout de même, cet entretien, est qualifié de « détendu et cordial ».
Notons que le chef de l’Etat a toujours dit ne pas avoir de problèmes avec son ‘’jeune frère’’ Guillaume Soro. Mais des faits ont semé le doute dans les esprits. En effet, l’absence très remarquée du président de l’assemblée nationale, lors du congrès du RDR en septembre, avait mis de l’eau au moulin de ceux qui affirmaient qu’il y avait un véritable schisme entre les deux hommes. Même la nomination de Soro au poste de vice-président du parti, chargé de la région du Tchologo n’y avait rien changé.
Selon Jeune Afrique, c’est une promesse faite par le président de la république de rencontrer Guillaume Soro qui se concrétise. Parce que, poursuit le journal, « à l’issue de leur précédent tête-à-tête, le 3 novembre, ADO, qui se rendait aux États-Unis, avait promis au président de l’Assemblée nationale de le revoir à son retour. Son agenda, très chargé, ne lui avait pas permis d’organiser cet entretien plus tôt ». C’est maintenant chose faite.
Cette rencontre si elle est avérée, vient tourner une page sombre des relations entre les deux hommes accentuée par l’arrestation de Souleymane kamagaté alias ‘’Soul to Soul’’, le directeur de protocole du patron de l’hémicycle le 9 Octobre.
Ce jour-là : le 4 décembre 1977, Jean-Bedel Bokassa s’autoproclamait empereur de Centrafrique
Le 4 décembre 1977, les yeux du monde entier se tournaient vers la Centrafrique. Sur les rives de l’Oubangui, Jean-Bedel Bokassa était sacré empereur, dans un faste inconcevable. Retour sur une démesure. Plus de cinq cents journalistes ont pris d’assaut les rives de l’Oubangui pour couvrir « l’un des plus grands événements du XXe siècle … Lire la suite
Côte d’Ivoire-Inter: Des mesures pour évacuer les migrants de Libye
Des mesures sont prises, à l’issue d’une réunion d’urgence en marge du sommet Afrique-Europe d’Abidjan tenue mercredi, pour l’évacuation des migrants bloqués sur des sites en Libye. A la demande du président français, Emmanuel Macro, une réunion d’urgence a rassemblé l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE), le secrétaire général des Nations Unies ainsi que plusieurs … Lire la suite
Egypte: Plus de 200 morts dans l’attaque d’une mosquée
Au moins 235 personnes sont mortes dans une attaque visant une mosquée de la péninsule du Sinaï, dans le nord de l'Égypte, vendredi. Après avoir fait exploser une bombe, plusieurs hommes ont ouvert le feu sur les fidèles.
C'est l'une des attaques les plus meurtrières survenues en Égypte ces dernières années : un attentat à la bombe visant une mosquée de la péninsule du Sinaï, dans le nord de l'Égypte, a fait au moins 235 morts et plus de 100 blessés, ont indiqué vendredi 24 novembre la télévision d'État égyptienne et l'agence de presse officielle Mena.
L'attaque a eu lieu en pleine prière du vendredi à la mosquée al-Rawda dans le village de Bir al-Abed, à l'ouest d'Al-Arich, la capitale de la province du Nord-Sinaï, région où les forces de sécurité combattent la branche égyptienne du groupe jihadiste État islamique (EI).
Selon la police égyptienne, après l'attaque à la bombe, des hommes ont ouvert le feu sur des fidèles, parmi lesquels se trouvaient notamment des conscrits de l'armée. Selon les informations du correspondant de France 24 en Égypte, les assaillants ont ensuite incendié des véhicules devant la mosquée et bloqué les voies d'accès au bâtiment afin de retarder l'arrivée des secours. Les blessés ont finalement été transportés vers les hôpitaux de la région.
Selon la télévision d'État, le président Abdel Fattah Al-Sissi a convoqué en urgence une réunion de sécurité peu après l'annonce de l'attaque.
Avec AFP/REUTERS/FRANCE 24
Esclavages de migrants africains: la Libye demande l’aide de la communauté internationale
Le ministère des Affaires étrangères du gouvernement d’entente nationale de la Libye a réagi officiellement ce lundi 20 novembre 2017 suite aux traitements esclavagistes que subissent des migrants africains en Libye. A Ouagadougou, la déclaration a été lu devant la presse par Abdulrahman Khamada, chargé des affaires de l’ambassade de Libye au Burkina Faso. Voici l’intégralité dudit communiqué.
« Le Ministère des Affaires Etrangères de la Libye suit avec un extrême intérêt, le reportage médiatique relatif à l’exploitation des immigrés illégaux par des criminels et des faibles d’esprits pour des travaux d’asservissement. Le Ministère exprime son refus catégorique et condamne fermement ce genre de pratique inhumain, contraire à la culture et au patrimoine du peuple libyen. Il réaffirme que ce qui a été diffusé par des médias à propos de ces actes est l’objet d’une enquête menée par les services libyens compétents. Si le résultat de l’enquête confirmait la pratique, les auteurs et complices seront poursuivis et sanctionnés. Le Ministère exprime son engagement clair et total au respect de la charte des Nations Unies à ce sujet. Il réaffirme son attachement à l’application des lois et législations nationales qui incriminent le trafic des hommes et l’esclavage dans toutes ses formes. Au moment où la Libye est consciente qu’elle est visée par certaines parties régionales afin de faire d’elle une destination pour accueillir et sédentariser les migrants, elle avertit comme elle avait déjà fait plusieurs fois dans le passé. En effet, les traitements superficiels et stériles constituent des obstacles devant les efforts pour mettre un terme à ce phénomène, ouvre un champ devant les bandes organisées qui exercent cette activité criminelle. Il exprime son étonnement pour l’attitude de ceux qui qualifient cette zone d’une région de conflit et d’instabilité ; tentent au même moment, d’en faire une zone de refuge pour accueillir un grand nombre d’immigrés, ce qui suscite beaucoup d’interrogations.
Le Ministère des Affaires Etrangères, tout en mentionnant ce qui précède, attire l’attention sur le danger que constitue la situation qui prévaut actuellement en Libye, où les bandes des criminels exploitent un contexte d’absence de la responsabilité collégiale commune pour obtenir des ressources de financements des plans criminels et terroristes à travers l’asservissement soit par le canal de transport des immigrants d’une rive à une autre de la méditerranée ou par le canal de leur intégration comme combattants dans les rangs des mercenaires et terroristes
Nous invitons la communauté internationale afin qu’elle intensifie l’esprit de la responsabilité et de la coopération pour aider la Libye à faire face à ce danger qui touche son tissu social, son patrimoine culturel et sociétal, et l’humanité toute entière ceci, à travers l’adoption d’un traitement efficace des causes de l’immigration au lieu que certaines parties exploitent ce genre d’évènement regrettable pour impliquer le nom de la Libye dans le but de couvrir leur incapacité à traiter ce phénomène et de réaliser des acquis qui, en réalité sont éphémères dont nous vivons les conséquences aujourd’hui le Ministère réaffirme le rejet de l’Etat libyen, son gouvernement et son peuple de ces pratiques inhumaines, il rappelle qu’il avait déjà pris l’initiative depuis des années pour exiger l’application des politiques efficaces contre ces phénomènes en apportant un soutien pour renforcer les capacités institutionnelles, contribuer au développement des projets dans les pays d’origine des immigrants afin de mettre un terme à l’immigration illégale et trafic des hommes conformément à la déclaration commune (Afrique – Union Européenne 2006). Il demande à ses partenaires, à ses amis régionaux et internationaux une coopération positive et constructive pour traiter ce phénomène négatif avec responsabilité, sagesse et courage.
Ministère des Affaires Etrangères du gouvernement d’entente nationale, lu à Ouagadougou par le chargé des affaires de l’ambassade de Libye au Burkina Faso Abdulrahman Khamada. »
Zimbabwé: Robert Mugabé refuse de démissionner
Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe s’est adressé dimanche soir à la nation à la télévision d’Etat depuis son bureau à la présidence, entouré de hauts responsables de l’armée. Mais à aucun moment de son intervention, il n’a mentionné sa démission.
Alors que l’opinion s’attendait à ce qu’il rende le tablier, il s’est montré combatif et s’est dit encore bon pour le service annonçant d’ailleurs un congrès imminent au sein de la Zanu-PF, sa formation politique dont il a été éjecté de la présidence ce même jour. « Le congrès doit se tenir dans les prochaines semaines. J’en présiderai les débats », a-t-il projeté.
Après l’allocution de Robert Mugabé, les anciens combattants de la guerre d’indépendance ont appelé les Zimbabwéens à descendre de nouveau dans la rue mercredi pour obtenir le départ du président.
La Zanu-PF, le parti au pouvoir du Zimbabwe, a donné jusqu'à lundi midi au chef de l'état Robert Mugabe pour se retirer de la présidence et accepter sa destitution, a annoncé dimanche le ministre de la cybersécurité, Patrick Chinamasa, lors d'un discours télévisé.
Cet ultimatum lancé par le parti au pouvoir, la Zanu-PF, est considéré comme une tentative de donner une fin sans heurts à un règne de 37 années après l'intervention de l'armée qui a écarté le vieux chef d'Etat de 93 ans dans la nuit de mardi à mercredi.
Zimbabwe: un coud d’état en cour?
La confusion règne, mercredi 15 novembre au Zimbabwe après une nuit agitée : des officiers ont démenti toute tentative de putsch alors que des coups de feu ont été entendus dans les rues de la capitale, investies également par des blindés.
Des officiers de l'armée du Zimbabwe ont annoncé être intervenus dans la nuit de mardi à mercredi pour éliminer des "criminels" proches du président Robert Mugabe mais ont démenti toute tentative de coup d'Etat contre le maître absolu du pays depuis 1980.
L'entrée en scène de l'armée intervient en pleine crise ouverte entre M. Mugabe et le chef de l'armée après le limogeage la semaine dernière du vice-président du pays Emmerson Mnangagwa, longtemps présenté comme son dauphin.
« Peu après 2 heures du matin, nous avons entendu environ 30 à 40 coups de feu tirés pendant trois à quatre minutes en provenance de la maison » de Robert Mugabe, a déclaré sous couvert de l’anonymat à l’Agence France-Presse (AFP) un résident du quartier de Borrowdale.
Cette fusillade est intervenue au moment où un convoi de blindés était observé en mouvement près de la capitale du pays, nourrissant les rumeurs d’un coup d’Etat militaire en préparation contre le président,
Nigeria: Des soldats tombent dans une embuscade près de la forêt de Sambisa, 3 morts et 10 blessés
Un détachement de l’armée nigériane a été la cible d’une attaque de Boko Haram vendredi soir près de la forêt de Sambisa , dans le nord est Nigeria, apprend–on de source sécuritaires. Au moins trois soldats et un milicien ont été tués . Alors qu’ils regagnaient leur base à Ghoza , près de la frontière camerounaise … Lire la suite