Libération d’otages au Mali: « La contrepartie a été payée cher »Roch Marc Christian Kaboré

La libération la semaine dernière de plusieurs otages étrangers dont la Française Sophie Pétronin, en contrepartie de quelque 200 prisonniers jihadistes, a été « payée cher », estime le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré

« La contrepartie a été payée cher », déclare le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré, tout en saluant la libération des otages dont la Française Sophie Pétronin et le chef de l’opposition au Mali Soumaïla Cissé. Le président burkinabé affirme n’avoir « pas du tout » été au courant des tractations, notamment de la libération du cerveau présumé de l’attaque jihadiste de 2016 à Ouagadougou.

« On a suivi les évènements comme tout le monde (…) c’est le Mali qui a décidé de pouvoir gérer cette situation », « c’est une négociation entre l’Etat malien et le camp des preneurs d’otage », selon le président Kaboré.

Il a par ailleurs estimé que les forces de défense et de sécurité étaient en train de gagner le combat contre les groupes jihadistes au Burkina Faso, et que l’armée française n’intervenait que pour des « opérations à caractère ponctuel ».

De nouvelles attaques djihadistes cette semaine

M. Kabore a dans le même temps reconnu qu’une vingtaine de personnes ont été tuées dans une nouvelle série d’attaques djihadistes dans le nord du Burkina mercredi.

Interrogé sur les exactions contre des civils burkinabè attribuées aux forces de l’ordre ou à des milices de volontaires aidant l’armée, il a notamment démenti les accusations de Human Rights Watch sur le massacre de 180 civils à Djibo, et justifié l’emploi de supplétifs. « L’armée ne peut pas être déployée sur 8000 villages en même temps », a-t-il estimé.

Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina Faso est le théâtre d’attaques djihadistes régulières depuis 2015. Des centaines de personnes ont été tuées cette année dans des dizaines d’attaques visant des civils.

Les violences djihadistes, mêlées à des conflits intercommunautaires, avaient fait au total 4000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l’ONU.

Par Sudouest.fr avec AFP

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