Politique: « Certains des membres du gouvernement ont tellement la mémoire rayée, qu’ils ont déjà oublié qu’ils étaient l’ossature, les maîtres à penser, les ténors et caciques du régime COMPAORE » NAFA

Le 29 novembre dernier, Monsieur le Premier ministre, Paul Kaba THIEBA, a fait une déclaration face aux responsables de l’Alliance des partis politiques de la majorité présidentielle (APMP) sur la gestion des deux années de pouvoir du Président Rock Marck Christian KABORE. Au cours de cette rencontre, ce Monsieur a peint en noir la gouvernance du régime de Blaise COMPAORE et a tenu des propos incendiaires à l’encontre de certains partis politiques dont la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA).

Nous tenons d’abord à faire un petit rappel historique à Mr le Premier ministre, Paul Kaba THIEBA, à propos de la NAFA à laquelle il a fait allusion lors de la rencontre avec les responsables de l’APMP. C’est un secret de Polichinelle qu’il ne connait pas les réalités du Burkina Faso, ni pré-insurrectionnelles ni post-insurrectionnelles. Ceci, pour lui porter l’information que la NAFA a vu le jour seulement le 31 janvier 2015 et n’a jamais tenu les rênes du pouvoir d’État ou participé à la gestion de ce pouvoir pour en être nostalgique et pire encore, piller les ressources du pays.

Nul doute que son absence prolongé hors du pays, le désintérêt manifeste de sa personne vis-à-vis de sa patrie mère (en témoigne sa déclaration de biens avec des villas feutrées à Londres et Dakar sans un lopin de terre au Burkina) justifient pleinement cette méconnaissance de l’histoire politique du Burkina Faso et de ses hommes.

Pendant que la plupart des intellectuels burkinabè, respectant l’engagement décennal, après une formation en occident, sont revenus servir leur pays avant de vaquer à d’autres occupations, lui était resté travailler dans les micro-finances françaises avant ensuite de rechercher d’autres postes juteux, dans la sinécure comme « Conseiller » à la BCEAO. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant, car il n’a jamais été mêlé ni de près de loin, à la vie quotidienne et aux combats socio-politiques des Burkinabè.

La NAFA s’indigne contre l’amalgame fait par Mr Paul Kaba THIEBA qui confond littéralement un adversaire politique et un ennemi du peuple. Dans ce sens, la NAFA prend à témoin l’opinion publique nationale et internationale pour attester qu’elle n’est pas opposée au vaillant peuple burkinabè mais plutôt au système de gouvernance mis en place par le gouvernement de Mr KABORE et cela ne pourrait souffrir d’aucun quiproquo.

Animés par des valeurs républicaines et démocratiques, les militants et sympathisants de notre parti qui sont des patriotes dévoués, sont également attachés aux valeurs et principes cardinaux que sont l’unité nationale, la cohésion sociale, la justice, la paix et la réconciliation nationale pour l’intérêt supérieur de la nation. Valeurs et principes sans lesquels, aucun pays ne peut envisager un développement socioéconomique, harmonieux, durable et pérenne.

La NAFA tient vivement à interpeller nos gouvernants actuels qui n’ont rien compris de l’esprit de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 à se ressaisir et à privilégier les vertus de l’honneur et du travail pour améliorer le quotidien de leurs compatriotes.

En effet, le manque de vision, de cohérence, de constance, et l’attitude à indexer un coupable bien désigné caractérisent remarquablement les membres de ce gouvernement qui, avec un cynisme sans précédent, ne se gênent pas à justifier leur incapacité à trouver des solutions aux différentes préoccupations fondamentales des burkinabè, en accusant les vingt-sept ans de règne du président Blaise COMPAORE. Ils sont cependant comptables de la gestion de Blaise COMPAORE ; dont ils étaient des filleuls.

Pour eux, si les choses vont mal, c’est à cause du régime déchu ; et pourtant, ce sont eux qui prétendaient avoir la solution aux sollicitations réelles des Burkinabè. Certains des membres du gouvernement ont tellement la mémoire rayée, qu’ils ont déjà oublié qu’ils étaient l’ossature, les maîtres à penser, les ténors et caciques du régime COMPAORE. En rappel, qui a accompagné Mr Blaise COMPAORE après les assassinats du feu Thomas SANKARA, Norbert ZONGO, Oumarou Clément, Dabo Boukari, Henri Zongo, J. B. Boukary Lingani, etc… ? Qui a modifié l’article 37 en 1997 par la loi N°002-97/ADP du 27 janvier pour sauter le verrou de la limitation des mandats, initialement voté par le constituant originel le 2 Juin 1991 ? Qui a ensuite dit que l’article 37 est anti-démocratique, voire anticonstitutionnel ? Qui est comptable de la gestion des 30 ans avec Blaise Compaoré ? Qui a ensuite fait son mea-culpa et pourquoi ?

Ce qui est hilarant et également écœurant à la fois, c’est que la période du président déchu est apparemment de loin préférable à celle que nous vivons actuellement.

Une chose est certaine ; dans ce pays, tout le monde est comptable de la situation que nous vivons avec en premier, sur le banc des accusés, les dirigeants du pouvoir actuel qui étaient les piédestaux du régime Compaoré.

Tout en se réservant le droit de donner des leçons à qui que ce soit, la NAFA tient à préciser que dans la situation actuelle du pays, il est inopportun de mener des débats inutiles pour distraire les populations de leurs vraies préoccupations et sollicitations. La politique de l’autruche est d’une autre époque.

De ce fait, au delà du discours belliqueux et haineux propagé ces derniers temps par les premiers responsables du pouvoir actuel dont la conséquence irrémédiable est la détérioration continue du climat social, politique et économique, il est plus qu’urgent que chacun de nous fasse une auto-introspection, fasse de l’idéal du respect d’autrui, de la paix et de la réconciliation nationale son cheval de bataille pour relever ensemble, le défi de développement du Burkina Faso.

Le Bureau Exécutif de la NAFA

Discours de Macron à l’université: « Le MPP a versé la figure du Burkina par terre » UPC

Du 27 au 29 novembre 2017, le président français Emmanuel MACRON a effectué une visite officielle au Burkina Faso au cours de laquelle il s’est adressé à la jeunesse africaine à travers un discours prononcé à l’Université Joseph KI-ZERBO, le mardi 28 novembre 2017.

Il convient de rappeler que le choix du Burkina Faso par le Président français pour donner sa vision des nouvelles relations entre l’Afrique et la France n’est pas le fruit du hasard. Ce choix a été inspiré par la conscience politique hautement élevée dont la jeunesse burkinabè a fait preuve lors de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch manqué de septembre 2015. Le Burina Faso a été choisi car sa jeunesse, qui est perçue comme un exemple de détermination et de combativité, jouit d’une bonne réputation auprès de l’opinion internationale.

Le discours du Président MACRON à l’université Joseph KI-ZERBO, le temple du savoir, devait déboucher sur des échanges fructueux et constructifs entre le Président français et les étudiants burkinabè. Les étudiants burkinabè, dans leurs interventions, devaient faire montre d’une maîtrise des questions abordées, et faire ressortir les attentes de la jeunesse burkinabè et celle africaine vis-à-vis de la France.

Cette occasion qui devait servir à rehausser davantage l’image de la jeunesse burkinabè a donné lieu à un spectacle très pitoyable. En effet, il nous a été donné de constater que la quasi-totalité des jeunes qui occupaient l’amphi n’étaient pas des étudiants. L’amphi était peuplé de maçons, de commerçants et d’autres particuliers militants du MPP envoyés sur place pour applaudir au moindre mot, rire au moindre geste et relayer des selfies sur facebook. C’est le résultat catastrophique d’une misérable opération de récupération politique.

La jeunesse de l’Union Nationale pour le Progrès et le Changement (UPC) tient le gouvernement et le parti au pouvoir (MPP) pour responsable de ce que nous pouvons qualifier de « débâcle de l’amphi libyen ». Notre gouvernement, par crainte d’un mouvement d’humeur des associations estudiantines et autres organisations de la société civile pendant la visite d’Emmanuel MACRON, a sélectionné des jeunes dociles pour s’adresser au Président français.Ce groupe de militants et autres béni-oui-oui du MPP a tout simplement terni l’image de notre pays.La démarche du gouvernement visant à occulter son impopularité auprès des étudiants a produit l’effet inverse en mettant à nue le tâtonnement du régime. Ce, sous les yeux du chef de l’Etat, Roch Marc Christian KABORE, qui n’a pu s’empêcher de s’éclipser un instant pour essuyer la sueur de honte.

C’est ici lieu de pointer la responsabilité personnelle du chef de l’Etat dans ce qui s’est passé, car personne ne peut croire que cette opération du MPP se soit déroulée à son insu. De fait, elle a été préparée et exécutée par son entourage immédiat en liaison avec la direction politique du MPP. D’ailleurs tout le monde aura noté que notre Président s’est impliqué très personnellement dans la préparation de cette visite, y compris en vérifiant par lui-même certains détails pratiques, comme l’état de l’amphi quelques jours avant la visite. Au passage, cette séquence a laissé les burkinabè pantois : est-ce vraiment le rôle d’un chef d’Etat que de s’occuper de ce genre de choses ? A quoi servent les collaborateurs ? Soit il ne leur fait plus confiance, soit il est gagné par l’oisiveté !

L’Union nationale des Jeunes de l’UPC (UNJ/UPC) tient à attirer l’attention de l’opinion nationale sur le fait que les étudiants burkinabè ne doivent pas être tenus pour responsables de ce de qui s’est passé à l’amphi libyen. Les universités du Burkina Faso font partie des meilleures dans la sous-région, malgré les conditions drastiques dans lesquelles travaillent les étudiants et les enseignants. Au Burkina, il existe bel et bien des étudiants doués et cultivés, capables de tenir tête à n’importe quel président au cours d’un débat. Le niveau intellectuel de ceux qui ont adressé des questions au Président français ne sauraient refléter celui de la majorité des étudiants burkinabè.

De par sa proximité avec le monde estudiantin, l’UNJ/UPC sait que les étudiants burkinabè en grande majorité sont méritants. Elle dénonce le mépris du MPP envers le monde de l’éducation. Alassane Bala SAKANDE, Président de l’Assemblée nationale, est la parfaite illustration de ce mépris, lui qui affirme fièrement avoir ses enfants dans des universités à l’extérieur, loin de la misère des enfants du peuple. 
L’UNJ/UPC réaffirme sa solidarité à l’endroit des étudiants, de leurs enseignants tout à fait dévoués, ainsi qu’à l’administration scolaire, dans tous leurs combats visant de meilleures conditions d’études et de travail.

Ouagadougou, le 1er décembre 2017
Pour l’Union nationale des Jeunes de l’UPC,
Le secrétaire chargé de couches sociales professionnelles 
Eric Stéphane Palingwendé ZONGO

AN II de l’élection de Roch: la réaction des partis de la majorité présidentielle

29 Novembre 2015 – 29 Novembre 2017, il y a de cela deux ans, notre cher pays a amorcé un tournant historique décisif pour l’instauration d’une démocratie véritable et la construction d’un progrès économique et social partagé dans la paix et la cohésion nationale. 

C’est en effet à cette date du 29 novembre 2015, que notre peuple a souverainement porté à la tête du Burkina Faso, notre illustre camarade, le Président Roch Marc Christian KABORE, tout en conférant à son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et à ses alliés, une majorité solide et cohérente à l’Assemblée nationale. 
Mais deux ans après l’accession au pouvoir de notre coalition, nous faisons face à une insécurité partagée par toute la bande sahélo saharienne avec des terroristes qui en plus des attaques à nos frontières, ont frappé par deux fois le cœur de Ouagadougou. A cela s’ajoute une fronde sociale jamais égalée qui s’accentue de jour en jour.
L’ensemble de ces adversités voile, sinon sape les efforts consentis par le gouvernement au travers du Programme National de Développement Economique et Social (PNDES) en tant qu’outil de mise en œuvre du programme présidentiel.
Ainsi, pour marquer l’événement de ce deuxième anniversaire de la victoire mémorable du peuple, les partis alliés de la majorité présidentielle voudraient saisir l’opportunité, en concertation avec le gouvernement, de faire un bilan de la mise en œuvre du programme présidentiel et envisager les actions à mener pour une large appropriation et une plus grande implication des populations pour sa réussite.
C’est pourquoi, la célébration du deuxième anniversaire de l’accession au pouvoir sera menée en deux phases :
-  La première phase consistera en l’organisation d’une conférence avec pour auditoire les membres des bureaux exécutifs des partis de la majorité présidentielle. 
Le chef du gouvernement en sera le conférencier. Cette conférence qui se tiendra le jeudi 30 novembre 2017 à partir de 18h au siège de campagne du MPP, permettra d’outiller les membres des structures dirigeantes de l’APMP sur les réalisations et les perspectives du PNDES.
-  La seconde phase est la tenue de rencontres régionales conduites par les membres de l’APMP et appuyées par des députés des régions concernées. Ces rencontres permettront à l’APMP de porter à la connaissance des populations les actions déjà menées par le gouvernement et les perspectives qu’offre le PNDES à l’horizon 2020. Ces rencontres serviront également à remobiliser les populations pour un succès éclatant du mandat de son Excellence Roch Marc Christian KABORE.
L’APMP invite l’ensemble de ses militants et sympathisants, mais surtout toutes les populations des différentes contrées, à participer massivement à ces rencontres d’échanges en vue d’une meilleure appropriation du PNDES pour une large adhésion à la mise en œuvre du programme du Président du Faso en vue de « bâtir avec le peuple, un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice ».
Vive le Burkina Faso,
Que Dieu bénisse le Burkina Faso !
Ouagadougou le 29 novembre 2017
Pour les partis de l’APMP,

Le Sécretaire Chargé à la communication
Aboubakar GANSORE

Discour d’Emannuel Macron à l’Université: Voici pourquoi Roch a quitté l’amphithéâtre

La scène s’est déroulée mardi, à l’issue du grand oral d’Emmanuel Macron. Devant 800 Burkinabés, dans l’amphithéâtre « Kadhafi » de l’Université Ouagadougou, des étudiants interrogent le président français après sa première prise de parole publique sur le continent africain.

Une étudiante interpelle alors le Français sur des problèmes d’électrification. Le président bondi avec gourmandise. « Vous me parlez comme si j’étais une puissance coloniale ! Mais moi je ne veux pas m’occuper de l’électricité dans les universités au Burkina Faso. C’est le travail du président ! », lâche-t-il, en désignant Roch Marc Christian Kaboré. Les rires fusent autant que les regards gênés. a ce instant le président du Faso quitte amphithéâtre

Une séquence interprétée à tort comme un incident diplomatique. La véritable raison du départ de Kaboré est pour le moins… triviale.

Un conseiller du Burkinabé explique que son président a eu besoin de faire… « une pause technique ». Une fois que ses gardes du corps se sont assuré de la sécurité des toilettes situées à 200 m de là, ils sont venus chercher le président Burkinabé, pour l’escorter. Quelques minutes plus tard, il a ainsi fait son retour dans l’amphithéâtre. Une version confirmée par un officiel français et plusieurs sources concordantes de l’entourage du Burkinabé. « Il avait juste un besoin humain », soupire un de ses proches.

Après les attaques verbales subies hier, Roch et son invité Macron se rendent chez Alassane

Le Président du Faso se rendra en Côte d’Ivoire pour prendre part au Sommet UA UE avec ses homolgues MACRON et OUATTARA selon ce communiqué de la Présidence du Faso Le Président du Faso prendra part au 5ème Sommet Union africaine-Union européenne qui se tient les 29 et 30 novembre 2017 à Abidjan, capitale économique … Lire la suite

Visite de Macron : Un minibus de la délégation Francaise caillassé

Le convoi de la délégation française qui accompagne Emmanuel Macron au Burkina Faso a été caillassé, sans que l'incident ne cause d'autre dommage qu'une vitre cassé. 

C'est dans un climat de tension qu'a lieu la visite d'Emmanuel Macron au Burkina Faso, première étape de la tournée africaine du président de la République. Après que des militaires français ont été visés par une attaque à la grenade quelques heures avant l'arrivée du chef de l'Etat, un minibus de la délégation française qui accompagne Emmanuel Macron a été caillassé ce mardi sur le trajet de la visite. Selon nos informations, l'anicroche s'est soldée par une vitre cassée.

"Il y a eu quelques jets de pierres. Pas de tir d’armes à feu. Tout le monde va bien. Pas de blessé. Rien de grave", explique à BFMTV le député du Rhône Bruno Bonnell, membre de la délégation française.

"Lors du déplacement de ce jour, à Ouagadougou, un véhicule de la délégation a fait l'objet d'un jet de pierres", confirme sur Twitter le porte-parole de la présidence de la République, Bruno Roger-Petit.

Pendant cet incident, Emmanuel Macron "s'entretenait avec son homologue, le président Kabore" précise Bruno Roger-Petit. Le président de la République doit s'exprimer sur sa vision de l'Afrique lors d'un discours très attendu.

Visite d’Emmanuel Macron: la réaction de l’Union Générale des Etudiants Burkinabè

Message du Comité Exécutif à l’occasion de la parade du chef de file de l’impérialisme français et de son valet au Burkina Faso sur le campus universitaire de Ouagadougou

Camarades étudiantes et étudiants,
Ce 28 novembre 2017, le président de la république française Emmanuel Macron, accompagné de son homologue Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, s’adresse à la jeunesse d’Afrique et du Burkina Faso ici à l’université Ouaga1 Pr Joseph Ki Zerbo.
Cette visite se tient dans un contexte sous régional marqué par la remise en cause de l’influence de la France bousculée par des puissances rivales notamment les USA, l’Allemagne et les pays émergents du BRICS dans son pré carré.
Au niveau national, elle se tient dans un contexte d’insécurité généralisée, d’aiguisement de l’esprit de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et de la résistance au putsch de septembre 2015 chez des milliers d’hommes et de femmes du peuple Burkinabè, qui contestent les intérêts stratégiques de la France tels que la présence de ses troupes militaires sur le sol du Burkina Faso et des pays d’Afrique, les accords secrets de domination franco-Burkinabè, le Programme d’Ajustement structurel avec sa nouvelle variante PNDES. Elle se tient également dans un contexte marqué par la montée des luttes populaires qui rejettent la mise en œuvre de la feuille de route de l’impérialisme français par les autorités du MPP.
Dans un tel contexte, que peuvent attendre le peuple et la jeunesse populaire notamment estudiantine burkinabè de la politique africaine du président Emmanuel Macron, représentant en chef d’une puissance en perte de vitesse? Viendrait-t-il pour annoncer la fin du pillage des ressources des pays africains par les firmes françaises Bolloré, Bouygues ou Total ? Viendrait-t-il annoncer le départ des troupes militaires françaises du sol des pays d’Afrique ? Assurément non car l’Afrique et le Burkina notamment restent le cœur de l’influence française dans le monde et elle n’entend pas se laisser faire sur son pré carré par ses puissances rivales et les peuples d’Afrique en lutte. Par ailleurs, le Burkina Faso présenté depuis l’insurrection populaire et la résistance au putsch comme une source d’exemple pour les peuples d’Afrique et du monde en lutte, est cependant regardé par la France comme un enfant rebelle de son pré carré qu’il faille coute que coute maitriser et garder dans le giron de sa domination.
C’est sous cet angle qu’il faut inscrire sa visite au Burkina Faso, où il lancera sa politique africaine.

Camarades étudiantes et étudiants,
Cette visite du président de la république française donc, contrairement aux gesticulations des élites et des intellectuels de service, n’a rien à voir avec l’amitié des peuples franco-burkinabè. Au contraire la visite d’Emmanuel Macron vise à sauvegarder les intérêts géostratégiques, militaires, économiques et politiques de son pays fortement ébranlés par l’insurrection populaire et la résistance au putsch. Comme le disait un des présidents de la France impérialiste : la France n’a pas d’amis elle n’a que des intérêts. Et les intérêts de la France ce sont les ressources énergétiques et minières stratégiques d’Afrique, les régimes dictatoriaux à ses services qui répriment leurs peuples pour sauvegarder ses intérêts, etc. Il en sera ainsi, tant que la France restera une puissance impérialiste.
Camarades étudiantes et étudiants,
Le discours d’Emmanuel Macron est livré à l’Université Ouaga1 Pr Joseph Ki Zerbo qui, à l’image des autres universités publiques du Burkina Faso, est plongée dans un chaos où les années académiques sans tête ni queue se chevauchent, les étudiants manquent d’infrastructures, d’enseignants, de connexion internet de qualité etc. Cette situation est due en grande partie à l’application des politiques telles que le Programme d’Ajustement Structurel (PAS), le système Licence-Master-Doctorat (LMD) qui sont pilotées par les grandes puissances notamment la France et leurs officines que sont la Banque mondiale et le FMI. L’on a en mémoire en effet qu’à travers ses mesures dites de structuration et de stabilisation, le FMI qui curieusement a eu pour la plupart du temps un premier responsable de nationalité française, a poussé nos Etats à se désengager du secteur éducatif ouvrant la porte de l’enfer à nos universités publiques. Ces politiques antisociales qui ont détruit le système éducatif et les universités publiques de notre pays ont été appliquées par certains animateurs actuels de la vie politique nationale dont le président du Faso. Lui qui a tenu les portefeuilles ministériels tels que le ministère des finances et le premier ministère pour appliquer le PAS.
Alors que des milliers d’étudiants espéraient que cette visite soit l’occasion pour eux d’interpeller les deux dirigeants et de dénoncer leurs politiques anti-étudiantes et anti-démocratiques à travers une participation et des échanges démocratiques à la rencontre, les organisateurs n’ont réservé que quatre (4) questions à des étudiants triés sur le volet.
Est-ce acceptable camarade?
Est-il acceptable que nous manquons cette occasion d’interpeller le président français sur sa politique impérialiste vis-à-vis de nos pays ? Lui qui a ouvertement déclaré à la face du monde que l’Afrique a un problème de civilisation. Non, cela n’est pas acceptable car nous vivons de mauvaises conditions de vie et d’études du fait principalement de la politique de son pays et voulons dénoncer un certain nombre d’aspects de cette politique. Cela est d’autant plus inacceptable que nous avons tous en mémoire l’injure de son prédécesseur Nicolas Sarkozy envers l’Afrique devant des étudiants de l’université Cheik Anta Diop de Dakar. Pour la jeunesse populaire, celle qui est victime des politiques de domination de la France notamment, la visite d’Emmanuel Macron ne doit pas être célébrée comme celle d’un Messie. Son arrivée au Burkina Faso doit être perçue comme une volonté affichée de la France de consolider le système de la France-Afrique camouflé désormais dans le partenariat dit Europe-Afrique.
C’est pourquoi elle est l’occasion pour nous, de poser nos préoccupations réelles aux deux dirigeants à travers des actions d’interpellation. Nous voulons plus d’infrastructures, plus d’enseignants, plus de bourses pour étudier dans de meilleures conditions. Nous comprenons qu’aucune jeunesse estudiantine n’a d’avenir dans un pays dont la souveraineté est aliénée par la présence des troupes militaires étrangères, qui exfiltrent des dictateurs comme Blaise Compaoré et son clan afin qu’ils échappent à la justice. Aucun épanouissement véritable n’est possible pour nous avec la domination monétaire, les accords secrets de soumission et d’exploitation, le PAS, qui impactent négativement sur nos conditions de vie et d’études, empêchent nos dirigeants d’avoir une vision autonome pour le système éducatif et d’y investir des moyens conséquents. Nous comprenons également que nous ne pouvons pas étudier dans la paix et la tranquillité avec des troupes militaires étrangères à nos portes, des interventions militaires françaises en Afrique tout azimut sources d’insécurité pour nous et d’instabilité pour nos Etats. C’est pourquoi nous exigeons du président de la république française Emmanuel Macron et du président du Faso Roch Marc Christian Kaboré:
le départ des troupes militaires françaises du Burkina et d’Afrique
la cessation immédiate des interventions militaires d’agression des peuples d’Afrique
la fin de la monnaie coloniale FCFA
la rupture des accords secrets de domination et du PAS.
Vive la jeunesse patriotique et révolutionnaire en lutte !
Pain liberté pour le Peuple !
Le comité Exécutif
Je vous remercie.
Ouagadougou le 28 novembre 2017

Discour de Macron à l’université Ouaga I : ce qu’il faut retenir.

Emmanuel Macron a entamé lundi soir une tournée de trois jours en Afrique, qui doit le conduire du Burkina Faso au Ghana, en passant par la Côte d'Ivoire. Le président de la République a profité de cette première étape à Ouagadougou pour fixer le cadre de la politique africaine de son quinquennat, en s'adressant à la jeunesse. 

  • Emmanuel Macron s'est d'abord présenté comme le représentant d'une génération pour laquelle "les crimes de la colonisation européenne sont incontestables", tout en relevant qu'il y avait eu aussi "des grandes choses et des histoires heureuses" dans ce passé. C'est "un passé qui doit passer", a-t-il ajouté.

  • "Je suis d'une génération qui n'a jamais connu l'Afrique comme d'un continent colonisé. (...) Je me refuse à toujours revenir sur les mêmes représentations d'hier. J'ai une conviction profonde : notre responsabilité n'est pas de rester dans ce passé mais de vivre l'aventure pleine et entière de cette génération."

    "Je suis d'une génération de Français pour qui les crimes de la colonisation sont incontestables. Je suis d'une génération qui a été impressionné par la jeunesse burkinabé pour défendre les acquis de la démocratie et de l'Etat de droit. Je suis d'une génération qui ne vient pas dire à l'Afrique ce qu'elle doit faire. Je suis d'une génération qui observe que la jeunesse attend de participer à la construction de son pays, et à sa modernisation."

  • Emmanuel Macron a parlé 1h45. A la fin de son discours, les étudiants et le président se sont levés pour entonner leur hymne national.

  • Interpellé au sujet des coupures d'électricité au Burkina, le chef de l'Etat a répondu : "Vous me parlez comme si j'étais le président du Burkina ! Vous me parlez comme si j'étais toujours une puissance coloniale ! Mais je ne veux pas m'occuper de l'électricité du Burkina !" a t-il réagit.

    Le dirigeant burkinabé a brièvement quitté la salle, sans que l'on sache si le but était de créer un éventuel effet comique.

  • Manifestations                                                                                                                                                                Des manifestants, dont notamment des étudiants, ont exprimé leur mécontentement par rapport à la visite du Président français. Scandant des slogans hostiles à la France, ils estiment que ce pays n'a pas "d'amis mais des intérêts"

  • Course poursuite ce 28 novembre 2017 entre forces de l'ordre et étudiants à l'Université de Ouagadougou. En dehors de ceux choisi pour écouter le discours du président français Emmanuel Macron, les autres étudiants sont interdits d'accès à l'université.

  • Les étudiants en colère ont mis le feu à des pneus tout au long du chemin et ont été vite chassés par les nombreux policiers de la compagnie républicaine de sécurité qui a fait usage du gaz lacrymogène.

  • ASSASSINAT DE THOMAS SANKARA 

    "Il y a des archives couvertes par la défense nationale. J'ai pris la décision que tous les documents produits pendant le régime de Sankara et après son assassinat doivent être déclassifiés pour être consultés", a déclaré Emmanuel Macron. Applaudissements dans la salle.

  • Transition démographique                                                                                                                                           Sur la transition démographique, Emmanuel Macron déclare : "Je n'ai pas de leçons à vous donner et je ne vous en donne pas !" Et de poursuivre que tant que la croissanse démographique du pays sera supérieure à la croissance économique, le pays ne pourrait sortir des problèmes de sous-développement et de migration d'une partie de la population. A ce titre, puisque la poussée migratoire touche l'Europe, le président de la République a affirmé qu'il avait le droit de prendre la parole sur le sujet.

  • "S'IL VOUS PLAÎT LES JEUNES"

    Emmanuel Macron a du mal à contenir l'auditoire. La situation se crispe entre le président de la République et les étudiants. "Je connaissais les étudiants français et leurs esprits paradoxaux mais vous vous avez un esprit super paradoxal". Le Président français critique, gentiment, la réaction des étudiants de l'université de Ouagadougou, qui, par leurs réactions, jugent chaque question mauvaise et l'expriment avec force.

  • Face à des étudiants burkinabés dissipés lors des questions, Emmanuel Macron a appelé au calme. 

Emmanuel Macron est arrivé à Ouagadougou

Le Président français Emmanuel Macron est arrivé ce 27 novembre 2017 à Ouagadougou pour une visite qui prendra fin le 29 novembre 2017. Il a été accueilli à sa descente d’avion par le Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré.

Après un tête-à-tête entre les deux chefs d’Etat au salon d’honneur de l’aéroport de Ouagadougou, le président Macron a fait une brève déclaration au cours de laquelle il a salué la relation de longue date qui existe entre la France et le Burkina.

« le Burkina, c’est aussi un emblème de l’aspiration démocratique de la jeunesse africaine et nul ne peut ignorer ce qui s’est passé ici il y a quelques années» à déclarer le président français face à la presse.

Politique: Nana Thibault reçu de nouveau par Blaise Compaoré

Ce week-end où il a été reçu samedi pour la seconde fois par l’ex-président. Avant son départ, ce dimanche 26 novembre pour Ouaga, Informateur.info a rencontré le président du Rassemblement Démocratique Populaire pour comprendre ses motivations. Entretien.

Informateur.info : Entre le Cfop, la Coder et la Mouvance présidentielle, où se situe votre parti, le Rassemblement Démocratique Populaire au Burkina Faso ?

Nana Thibaut : Merci pour l’opportunité que vous me donnez de m’exprimer à travers votre site. Le Rassemblement Démocratique Populaire est un parti politique que j’ai créé en 1999. Dès sa création, le parti a eu la confiance d’une bonne frange de la population. Cela m’a permis d’être élu conseiller municipale durant deux mandats sous Simon Compaoré alors maire central de la ville de Ouagadougou. Pour répondre à votre question, je dirai que le RDP , sans être membre des coalitions que vous avez citées, demeure un parti qui entretient de bons rapports avec tous les autres partis politiques. Quand dans un pays l’horizon s’assombrit, il est bon que l’on réfléchisse aux solutions pour éviter que le pire n’arrive. C’est pour vous dire qu’avec la Coder, et le Cfop nous avons la même vison pour notre pays.

  • Depuis quelques temps, vous faites du retour du Président Compaoré au Burkina Faso une fixation. Qu’est- ce qui vous motive à ce point?

Ce qui me motive, c’est une reconnaissance personnelle vis-à-vis du président Compaoré. Au Burkina Faso, c’est moi Nana Thibaut qui ai organisé la première manifestation contre la vie chère. Le mouvement avait été mal interprété par les autorités Burkinabè et cela m’avait coûté 3 ans de prison ferme. Après la manifestation de Ouaga, il y a eu un éveil ailleurs comme en Côte d’Ivoire par exemple où les populations ont aussi commencé à dénoncer à la vie chère.

  • Quel est le rapport avec la reconnaissance dont vous parlez ?

Quand j’ai été arrêté, le président Compaoré était en déplacement en Guinée. A son retour, il a trouvé un pays mouvementé et on lui a fait un rapport indiquant que c’est Nana Thibaut qui a organisé des journées ville morte et mis le pays dans un tel état. Après quelques temps, le président Compaoré m’a gracié en disant qu’il reconnaissait lui-même que la cherté de la vie était une réalité. C’est ainsi que j’ai été libéré et j’ai pu retrouver ma famille et mes amis. Je ne peux pas oublier cette parenthèse de mon histoire. Tout comme je ne peux rester aujourd’hui inactif devant la situation que vit le président Compaoré. C’est donc en homme engagé, responsable et reconnaissant que je milite aujourd’hui pour le pardon, pour la réconciliation et pour le retour du président Compaoré au Burkina Faso et pour la paix sociale et durable dans notre pays. C’est une démarche pacifique et républicaine.

  • Vous militez pour le retour de Compaoré mais est-ce que l’idée fédère les Burkinabè ?

J’ai rencontré des autorités coutumières, et même politiques avec qui j’ai échangé sur la nécessité de la réconciliation. Je leur ai dit que Blaise Compaoré en sa qualité de chef d’Etat a des qualités et des défauts. Il ne mérite pas la situation qu’il vit aujourd’hui. Une vie en exil. Regardez ceux qui sont aux affaires aujourd’hui, ce sont les «petits» de Compaoré. Ils ont vécu ensemble pendant 30 ans, depuis le Front Populaire jusqu’à l’insurrection populaire en passant par le CDP. Trente ans d’amitié et de camaraderie ne peuvent pas être sacrifiés à cause de la politique. Ils ont partagé bien de choses au-delà de la politique. Je ne peux pas assister à cette situation sans tenter d’apporter ma contribution à la réconciliation et à l’unité nationale. Ça ne sert à rien que le Burkina s’entredéchire.

  • Vous qui venez de rencontrer le président Compaoré pensez- vous qu’il est dans les dispositions d’un retour au pays maintenant?

Blaise Compaoré est un croyant, un homme sage, un grand homme. Au regard de ce qu’il a fait chez lui et ailleurs en Afrique. Ma visite au président Compaoré s’inscrit donc dans le cadre de la paix et de la réconciliation. Ça fait ma deuxième visite, j’étais là le 14 septembre dernier et je suis arrivé encore hier (ndlr vendredi 24 novembre) pour le rencontrer. Moi ma démarche vise à créer les conditions de son retour au pays et je peux vous assurer que c’est son souhait. Beaucoup pensent que je suis motivé par autre chose mais ils se trompent. Je ne viens pas pour son argent ou pour lui dire qu’il pourra revenir au pouvoir au Burkina. Mon souhait, c’est de voir Compaoré revenir au Burkina et contribuer par ses conseils au développement et au rayonnement de son pays. C’est un homme d’expérience et ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir sont ses élèves.

  • Pensez-vous que les autorités Burkinabè qui ont été les élèves de Compaoré comme vous le dites, soient ouvertes à votre démarche sur son retour ?

Depuis que j’entreprends cette démarche, je n’ai pas encore rencontré de difficultés. Et je voudrais d’ailleurs profiter de l’occasion pour saluer les autorités burkinabè, notamment le président Roch Kaboré. Même si, aujourd’hui, la politique a fait que lui et son doyen ne parlent plus le même langage, ils doivent pouvoir faire la paix des braves. L’essentiel, c’est d’être capable de surmonter les dissensions du passé et de construire ensemble l’avenir.

  • Vous faites déjà beaucoup mais est-ce que les choses n’iraient pas plus vite si vous associez d’autres personnes à votre démarche plutôt que de porter ce fardeau tout seul?

On a toujours dit que l’union fait la force. Et je suis entièrement d’accord avec cet adage. Avant de venir ici, j’avais en projet d’organiser un grand rassemblement de tous les partisans de la paix, de la réconciliation nationale. Un rassemblement où les associations, les OSC et les partis politiques qui souhaitent voir le Burkina vivre dans la paix sociale seront présents. Aujourd’hui, si je dis qu’à moi tout seul je pourrai faire revenir le président Compaoré au Burkina, si je dis que je peux réconcilier les Burkinabè, j’aurais menti. Il faut le soutien de tout le monde et j’essaie de tracer le chemin.

  • Un appel à lancer ?

Je voudrais d’abord remercier le président Alassane Ouattara pour son hospitalité vis-à-vis de Compaoré. Je salue sa grande compréhension et son humanisme. En deuxième position, je voudrais saluer Guillaume Soro, le président de l’Assemblée Nationale. Ensemble, les deux ont tout mis en œuvre pour accueillir le président Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire a un moment critique. C’est la preuve qu’entre la Côte d’Ivoire et le Burkina, il n’y a que l’amour et l’amitié. L’appel que j’ai à lancer, c’est de demander au président Ouattara de s’impliquer davantage pour le retour de son frère Blaise Compaoré chez lui, au Burkina Faso. Je lance le même appel à tous les chefs d’Etat africains afin qu’ils s’impliquent pour le retour du président Compaoré au Burkina Faso. Aujourd’hui, c’est Compaoré mais demain ce sera le tour de qui ? Je ne souhaite pas que Blaise Compaoré meurt un jour en exil. S’il devrait mourir, ce qu’à Dieu ne plaise, qu’il meurt sur la terre de ses ancêtres. Le contraire serait un déshonneur pour le Burkina Faso.

Propos recueillis par Jean François Fall